La maison de haute couture italienne Fendi a déployé trois drones à Milan (nord), lors de son défilé de prêt-à-porter féminin pour l'automne-hiver 2014-2015, afin de filmer la collection. Cette première a divisé le public.
Les drones, en forme de mini-soucoupes volantes, ont vrombi de façon inquiétante au-dessus du showroom où les mannequins arpentaient le podium pour présenter la collection dessinée par Karl Lagerfeld. "Ces drones nous permettent une fois encore d'être des pionniers et de nous projeter dans le futur", a expliqué Pietro Beccari, président de Fendi, propriété du géant français du luxe LVMH.
Selon les spécialistes des nouvelles tendances, le développement des drones reflète l'attrait de l'industrie de la mode pour l'innovation technologique. M. Beccari a souligné que les séquences tournées par les drones, visibles en streaming sur le site de Fendi et les réseaux sociaux, allaient permettre "aux fans de se rendre compte à quoi ressemble un show, comme jamais on n'en a vu auparavant".
Issue de la recherche militaire, la technologie des drones semblait curieusement appropriée pour une collection s'inspirant des années 1940. La palette de couleurs était sobre - marron et verte -, avec des boas de fourrure sur les épaules et des manteaux arrivant aux chevilles.
Les "fashionistas" présents au show n'ont pas manqué de prendre les drones en photos sur leurs smartphones. On pouvait aussi voir la directrice éditoriale de Vogue Italia, Franca Sozzani, hocher la tête d'un air étonné en les regardant.
Journaliste de mode pour le magazine InStyle de Moscou, Yurata a confié à avoir beaucoup aimé les drones. "C'est très futuriste. Personne n'avait encore fait ça jusqu'à présent", s'est-elle exclamée, en qualifiant le défilé de "spectaculaire".
Un avis que ne partageait pas Kai Margrander, directeur artistique de l'édition allemande du magazine Glamour, qui s'est dit "agacé" par ces "trucs volants". "Je viens d'Allemagne. Ces choses nous dérangent beaucoup, à cause de notre passé: le nazisme et la Stasi qui a sévi à l'Est", a-t-il expliqué. "Filmer tout ça, entendre ces choses au-dessus de nous, je n'ai pas aimé du tout", a-t-il ajouté.
