Un nouvel éditeur romanddébarque avec une noble ambition, à savoir se spécialiser dans les mauvais genres.
La petite famille des lettres romandes vient d’accueillir en son sein une nouvelle maison d’édition, et pas des moindres, puisque Stentor, microstructure basée à Montreux, souhaite se spécialiser dans les mauvais genres – en tête de gondole la science-fiction, le fantastique et l’érotisme. Ce qui n’étonne guère lorsque l’on sait que son fondateur, Olivier Mottaz, historien de l’art de formation, est entré très jeune en littérature en dévorant, dans la fameuse Bibliothèque verte, Et les Martiens invitèrent les hommes, avant de prendre goût aux infinies possibilités offertes par la langue française en passant allégrement des grands classiques à San-Antonio.
La SF d’avant la SF. Revenir aux sources de la science-fiction: c’est ce que propose la collection Futurs antérieurs, dont le premier volume compile cinq récits signés du juriste neuchâtelois Emer de Vattel (1714-1767) qui, dans un esprit très voltairien, s’est par exemple imaginé voyageant dans le cerveau humain, où des forces contraires répondant aux noms de Réflexion, Abstraction, Entendement et Raison tentent de cohabiter.
Dans un tout autre registre, les Editions Stentor publient le premier ouvrage de la journaliste Emilie Boré, Contes saugrenus pour endormir les parents, soit six contes classiques revisités avec truculence, et qui séduisent autant par leur écriture ludique que par la satire sociale qu’ils recèlent.
«Fourmis et autres pièces conjecturales». D’Emer de Vattel.
Ed. Stentor, en collaboration avec la Maison d’Ailleurs, 96 p.
«Contes saugrenus pour endormir les parents». D’Emilie Boré, illustrations de Lavipo. Ed. Stentor, 96 p. www.stentor.ch
