La créatrice de Harry Potter a publié un polar pour adultes sous un nom d’emprunt. «The Sunday Times» a découvert le pot aux roses, une aubaine marketing.
LITTERATURE. Le coucou est un oiseau malin, qui pique le nid des autres volatiles pour y couver ses œufs. J. K. Rowling a voulu, elle, se glisser dans l’identité d’un autre pour publier incognito un roman policier. La créatrice de la saga Harry Potter, 450 millions de livres vendus, avait déjà publié, sous son nom, un premier roman pour adultes, The Casual Vacancy (Une place à prendre) qui n’avait pas connu le succès critique escompté. Pas facile de tourner la page Potter, et de répondre aux attentes colossales des lecteurs, mais surtout des maisons d’édition. Pas facile non plus, pour les critiques littéraires, d’envisager un livre sans a priori, lorsque le nom de son auteur prend autant de place. Pour se libérer de toute pression, l’écrivain a préféré faire paraître The Cuckoo’s Calling (L’appel du coucou), sous le faux nom de Robert Galbraith, soi-disant ancien membre des forces armées. Un «premier roman» encensé par la critique, qui raconte les enquêtes d’un ancien soldat, Cormoran Strike, devenu détective après avoir été blessé en Afghanistan. Un premier livre dont l’accomplissement, trop évident, aurait mis la puce à l’oreille du Sunday Times, qui se serait mis à enquêter pour découvrir «le pot aux roses». On a connu des secrets éditoriaux mieux gardés, et J. K. Rowling n’avait, visiblement, pas envie de se cacher plus longtemps. Les ventes de ce roman, qui stagnaient à 1500 exemplaires (chiffre modeste pour le marché anglo-saxon) ont décollé une fois le voile levé. Belle opération marketing (involontaire) ou mystère digne d’un polar? Un peu des deux. Parution française en octobre.