Quantcast
Viewing all articles
Browse latest Browse all 4553

Diderot célébré à la Fondation de l'Hermitage à Lausanne

Jusqu'au 1er juin, la Fondation de l'Hermitage à Lausanne propose "Le goût de Diderot". Au travers d'une série d'oeuvres exceptionnelles, l'exposition réunit des toiles de Chardin, Robert ou Greuze tout en suivant le regard critique du philosophe français, célèbre auteur des "Salons" entre 1759-1781.

Avec "Le goût de Diderot", l'Hermitage marque un double anniversaire: le tricentenaire de la naissance de l'écrivain et l'émergence d'un nouveau genre littéraire: la critique d'art, a expliqué jeudi Sylvie Wuhrmann, directrice de la fondation.

La critique d'art est une invention française du Siècle des Lumières, avec les Salons du Louvre où sont exposés peintres et sculpteurs. L'entrée à ces Salons est ouverte à tous les publics, avec des oeuvres qui littéralement font tapisserie contre les murs, accrochées côte à côte et jusqu'au plafond.

Ces expositions donnent lieu, pour la première fois, à une confrontation entre artistes. Elles répondent aussi à la curiosité du public et vont donner naissance à des comptes rendus. Diderot (1713-1784) est "un des plus grands représentants" de ce genre qui connaîtra d'illustres successeurs avec, entre autres, Baudelaire, Apollinaire ou Zola.

En collaboration avec le Musée Fabre de Montpellier et grâce à des prêts rarissimes du Louvre, l'exposition donne la chance de voir des oeuvres qui ont suscité l'admiration de Diderot, mais aussi des exemples de ce qu'il n'a pas aimé. Des audioguides avec des extraits des "Salons" accompagnent le parcours à la fondation.

L'exposition est divisée en trois modules: la vérité, la magie et la poésie. Diderot loue Greuze, qui répond à ce qu'il attend de l'art pictural: le vrai ainsi qu'un enseignement moral. Il rejette en revanche Boucher, qui vit dans l'artifice et illustre des oeuvres littéraires. Chez lui, "tout est faux", écrit-il.

"Le goût de Diderot" montre aussi la difficulté du discours critique lorsque l'oeuvre à commenter n'a plus rien de narratif. "Que peut-on dire de deux amandes peintes par Chardin?", a donné comme exemple Stéphane Lojkine, professeur à l'Université de Provence et spécialiste de Diderot, en parcourant l'exposition.

Au sous-sol de la fondation sont exposées des sculptures admirées par Diderot, comme le Pygmalion de Falconet. Un imposant catalogue de 400 pages a été édité à l'occasion de cette exposition présentée auparavant au Musée Fabre de Montpellier.

www.fondation-hermitage.ch

Image: 
Image may be NSFW.
Clik here to view.
Keystone
Mise en ligne: 
Jeudi, 6 Février, 2014 - 20:00
ID: 
brf058
Rubrique Une: 
Auteur: 

Viewing all articles
Browse latest Browse all 4553

Trending Articles