Carouge. La cité sarde dissimule derrière ses façades des petits bijoux de quiétude et de verdure, jalousement préservés par ses habitants.
Depuis la place du Marché, on pénètre dans le square du Triangle en se glissant sous une large voûte. Il s’agit de l’une des multiples cours cachées au cœur des bâtiments du vieux Carouge. Aussitôt l’arche franchie, on est transporté dans un tout autre univers: les jardiniers municipaux ont fait prospérer dans cette cour une riche flore méditerranéenne. Vigne, figuiers, palmiers, un olivier centenaire, ainsi qu’un splendide conifère chilien, surnommé «le désespoir des singes», s’épanouissent à l’abri des charmants balcons à balandrier, figures typiques de l’architecture carougeoise. Cet espace de tranquillité est l’un des rares trésors cachés de la cité à être ouverts au public toute l’année. Les autres, privés, ne se dévoilent aux regards que lors de visites guidées organisées par la société Illico Travel. «Trois fois par an, entre les mois de juin et d’octobre, les propriétaires de ces jardins secrets nous ouvrent leurs portes», raconte Gianna Loredan, guide responsable d’Illico Travel. Ces visites, qui ne coûtent que 10 francs, sont donc une occasion unique de découvrir une autre facette de la cité sarde. D’une minuscule cour où s’entassent les collections d’objets d’un artisan à un grand jardin verdoyant, chaque lieu possède sa particularité. Le «Jardin suspendu» qui, comme son nom l’indique, se situe en hauteur, est l’un des plus surprenants. «On ne s’attend pas à devoir franchir un escalier pour atteindre ce lieu de verdure, installé sur une butte formée par un tassement de l’Arve, rivière qui longe la commune, ajoute la guide. Sa propriétaire y fait pousser des kiwis et une multitude de fleurs colorées. Dans un style bien différent, une cour se distingue des autres, car les murs qui l’encerclent sont recouverts d’une large fresque, peinte dans le style de la chapelle Sixtine.» En dehors de ces rares visites guidées, les curieux pourront profiter des jardins fleuris et protégés de la mairie et du musée que l’on peut découvrir pendant les heures d’ouverture de ces deux institutions.
