Treize ans après le tube «Murder on the Dancefloor»,la Londonienne publie son album le plus abouti, écrit et enregistré aux côtés d’Ed Harcourt.
Pop Il y a dans Birth of an Empire un lyrisme incandescent, une grandiloquence pop qui ferait de ce titre un excellent générique de James Bond. A défaut, il ouvre de la plus belle des manières le cinquième album de Sophie Ellis-Bextor, Wanderlust. Un disque qui ose des cordes et ne craint pas de se frotter à de discrets arrangements symphoniques à même de surligner la grâce fragile de la chanteuse.
Dans la seconde moitié des années 90, la Londonienne se faisait connaître avec theaudience, un groupe qui aura son bref quart d’heure de gloire en Angleterre. En 2001, la voici artiste solo. Elle a 21 ans et son premier album aurait pu passer inaperçu s’il ne contenait Murder on the Dancefloor, une pop song aux accents dance qui fera un carton. Mais tout en lançant sa carrière, ce titre à la séduction facile la desservira. N’arrivant pas à le reproduire, ou plutôt ne le cherchant pas malgré un évident tropisme disco, Sophie Ellis-Bextor rentrera dans le rang, redevenant une chanteuse presque comme une autre et non la machine à tubes qui faisait fantasmer son label, en l’occurrence la major Universal, qu’elle quittera après un deuxième album au succès mitigé en 2003.
En ce début d’année, alors que personne ou presque n’attendait avec fébrilité son nouvel album, Sophie Ellis-Bextor livre son enregistrement le plus abouti. Un homme y est pour beaucoup: Ed Harcourt, songwriter classe ici producteur, coauteur et musicien, et indéniablement responsable du lyrisme mélancolique qui rend Wanderlust si irrésistiblement envoûtant. L’album de la maturité, diront ceux qui ne craignent pas les lieux communs.
«Wanderlust». Douglas Valentine Ltd/Irascible.