L’Américaine Kendra Morrispropose un premier album torride, nourri par la soul qui l’a toujours bercée.
Elle s’en souvient comme d’une sorte d’épiphanie. Kendra Morris a 8 ans lorsqu’elle découvre que l’installation karaoké qu’elle a reçue lui permet de s’enregistrer. La fillette s’enferme alors dans sa penderie, dit-elle aujourd’hui sans que l’on sache s’il n’y a pas là un peu de légende, et chante jusqu’à plus soif, remplit cassette après cassette.
L’Américaine, née en Floride et aujourd’hui basée à New York, dit encore sa découverte, alors qu’elle savait à peine marcher, des deux voix qu’elle avait en elle, l’une douce, l’autre puissante. Ses parents sont musiciens, donc forcément ils l’encouragent. Ses premiers disques sont d’ailleurs leurs vinyles, ceux des Jackson 5, des Temptations, de Marvin Gaye et Stevie Wonder. La soul et le groove la bercent, à tel point qu’elle n’imagine pas faire autre chose que de la musique.
Envoûtantes modulations. Le premier album de Kendra Morris, qui nous arrive un an et demi après sa sortie américaine, est renversant. On n’a pas entendu les cassettes qu’elle enregistrait jadis, mais une chose est sûre: à bientôt 33 ans, la chanteuse mérite que l’on s’incline derechef devant sa classe. Avec sa voix très soul et un soupçon pop, à l’image de son répertoire, elle est capable d’envoûtantes modulations – elle a surtout trouvé ce groove chaloupé que beaucoup cherchent en vain, tel un graal. Mais le posséder ne suffit pas, encore faut-il en faire bon usage. Ce qui est son cas, comme le prouve, entre autres merveilles, son hallucinante reprise du Shine On You Crazy Diamond de Pink Floyd.
«Banshee». Naïve/Musikvertrieb. En concert le 30 janvier à Lausanne (Bleu Lézard) et le 2 février à Zurich (Papiersaal).