Théâtre«Anaïs, trois minutes après votre départ, je vous écris déjà. Impossible de le garder pour moi. Je vous dis ce que vous savez déjà – je vous aime. – Henry, je rêve d’une fidélité nouvelle, qui n’exclurait pas les stimulations des autres, la vie de l’imagination.»
Ainsi parlent, ou plutôt s’écrivent, Anaïs Nin, la scandaleuse diariste, et Henry Miller, l’écrivain de Tropique du Cancer. C’est feu René Gonzalez, alors directeur du Théâtre Vidy-Lausanne, qui offre à Françoise Courvoisier, directrice du Théâtre de Poche à Genève, les 600 pages explosives de leur Correspondance passionnée parue en français en 2009. Immédiatement séduite, Françoise Courvoisier en a retenu une cinquantaine de pages pour cette belle adaptation scénique, abordant principalement la période, la plus prolifique, des deux premières années suivant la rencontre de ces deux monstres d’érotisme cérébral. Interprété avec intensité par deux très beaux comédiens – Frédéric Landenberg et Olivia Csiky Trnka –, A comme Anaïs défie les conventions morales et artistiques autant que ses personnages. Un régal.
«A comme Anaïs». Adaptation et mise en scène de Françoise Courvoisier. Avec Olivia Csiky Trnka et Frédéric Landenberg. Jusqu’au 22.12 puis du 10 au 23.1. Genève, Théâtre de Poche. www.lepoche.ch