L'acteur irlandais Peter O'Toole, mondialement connu pour son interprétation de Lawrence d'Arabie dans le film du même nom (1962), est décédé des suites d'une longue maladie. Ce monstre sacré du théâtre et du grand écran britanniques était âgé de 81 ans.
L'acteur s'est éteint "paisiblement" samedi à l'hôpital Wellington de Londres, a précisé son agent. Il avait guéri d'un cancer de l'estomac dans les années 1970.
Son physique et son charme incomparables ont permis à Peter O'Toole de poursuivre une carrière de plus d'un demi-siècle, sur les planches comme sur les écrans. Nommé à huit reprises aux Oscars, il s'était vu décerner un Oscar d'honneur pour l'ensemble de sa carrière en 2003.
Son registre varié lui a permis d'alterner comédies, drames historiques et films d'horreur. Parmi les films marquants de sa riche filmographie, on relève "Quoi de neuf, Pussycat?" (1965), "Comment voler un million de dollars?" (1966) avec Audrey Hepburn et "Le Dernier Empereur" de Bernardo Bertolucci (1987).
Né en Irlande le 2 août 1932, Peter O'Toole grandit à Leeds, en Angleterre, où il commence à travailler à l'âge de 14 ans, d'abord comme garçon de bureau, puis comme journaliste. Il débute sa carrière sur les planches au théâtre de Leeds en 1949.
En 1952, une représentation du "Roi Lear" l'incite à intégrer la prestigieuse Académie royale d'Art dramatique de Londres, où il découvre le répertoire shakespearien. Deux ans plus tard, il devient membre de la Royal Shakespeare Company du Bristol Old Vic, le plus ancien théâtre royal du Royaume-Uni. Il y joue une soixantaine de pièces dont Othello, Hamlet, Macbeth ou Roméo et Juliette.
C'est en 1962 que Peter O'Toole accède à la notoriété internationale avec le film Lawrence d'Arabie, de David Lean. Il y incarne avec passion, à côté d'Omar Sharif, le rôle du colonel et écrivain britannique T.E. Lawrence, qui rêvait d'unifier la péninsule arabe.
Le président irlandais Michael D. Higgins, qui a entretenu une relation d'amitié avec l'acteur depuis 1969, a fait part de sa "grande tristesse"à l'annonce de sa mort. "L'Irlande et le monde ont perdu l'un des géants du cinéma et du théâtre", a-t-il écrit dans un communiqué.
"Il fut unique dans le meilleur sens du terme et un géant dans son domaine", a de son côté souligné son agent, Steve Kenis.