Près de quarante ans après le chef-d’œuvre de Brian De Palma,devenu un grand classique de l’épouvante, le roman de Stephen King est de nouveau adapté.
Remake Est-ce bien raisonnable de se lancer dans une nouvelle adaptation d’un classique de la littérature lorsque la première était une réussite? Les producteurs hollywoodiens ne se posent que rarement la question, la preuve avec ce Carrie, d’après Stephen King, qui débarque trente-sept ans après la version de Brian De Palma, qui reste l’un des meilleurs films d’épouvante des années 70. Une décennie où le genre a connu un véritable âge d’or sous l’impulsion de maîtres comme Wes Craven et John Carpenter ainsi que de films aussi importants que L’exorciste ou Massacre à la tronçonneuse.
Bonne surprise, ce Carrie version 2013, réalisé par Kimberly Peirce (Boys Don’t Cry), actualise sans la trahir cette sordide histoire d’une jeune fille élevée par une mère bigote, que la méchanceté de ses camarades va pousser à développer des pouvoirs télékinétiques pour se venger. Là où dans le film de De Palma il n’était question «que» de moqueries, la réalisatrice ancre son récit dans le XXIe siècle, où le harcèlement est démultiplié par cent du fait des nouvelles technologies.
Quand Carrie croit se vider de son sang, ne sachant rien du cycle menstruel, elle est filmée par une collégienne qui va s’empresser de faire circuler la vidéo. Le film va alors plus loin que celui de 1976, de même que la violence à l’œuvre dans le final sera plus frontale. Alors que son aîné se montrait virtuose dans ses mouvements de caméra, Peirce ne se permet aucune fantaisie. Comme si le spectateur d’aujourd’hui était moins perspicace, elle ne laisse en outre planer aucune ambiguïté sur les intentions de la seule fille désireuse d’aider Carrie.
De Kimberly Peirce. Avec Chloë Grace Moretz, Judy Greer et Julianne Moore. Etats-Unis, 1 h 40.
