Denise Bucher
Pourquoi le téléfilm «Gotthard» de la SRF a coûté aussi cher.
Depuis dix ans, aucun film suisse n’avait touché autant de subventions publiques que Gotthard: la SSR a déboursé 5,73 millions de francs pour ce téléfilm qui sera diffusé en décembre sur la RTS et sur la chaîne alémanique SRF, à l’occasion de la mise en service du nouveau tunnel ferroviaire.
Cette fiction ne retrace pas la construction de ce récent ouvrage mais l’épopée qu’a constitué, de 1872 à 1881, le percement du premier tunnel ferroviaire sous le massif du Saint-Gothard. Un chantier alors pharaonique. Elle met en scène le personnage de Max Bühl (Maxim Mehmet), un ingénieur en lutte perpétuelle contre la montagne, contre son collègue Fritz Bachmann (Max Simonischek), qui lui dispute son poste, ou encore contre le mineur italien Tommaso (Pasquale Ardeati) qui s’est épris de la même femme que lui (Miriam Stein). «L’histoire d’amour est censée donner de l’épaisseur au personnage», évoque l’acteur Max Simonischek.
Que le film du réalisateur Urs Egger ait été aussi coûteux ne tient pas à sa durée (90 minutes subdivisées en deux parties) mais au fait qu’on ait voulu représenter de manière réaliste les conditions de vie de l’époque, assure Urs Fitze, responsable de la fiction à la SRF. Pour répondre à ces exigences, les producteurs ont notamment tenu à reconstituer le village de Göschenen en République tchèque, tel qu’il était à la fin du XIXe siècle, ainsi qu’un tunnel dans une halle industrielle près de Cologne. Et «le costume ainsi que le maquillage de chaque homme d’Etat, par exemple, devaient être adaptés à l’époque, ce qui nécessitait des coulisses considérables», précise encore Urs Fitze.
Quant à savoir pourquoi on a voulu mêler réalité historique et fiction, le responsable de la fiction à la SRF estime que «la narration doit refléter une histoire sociale et un affrontement de mentalités. Nous racontons cet événement à travers les yeux de gens simples.»
Ce téléfilm a été produit par la SRF en collaboration avec la maison de production Zodiac Pictures (deuxième sur notre liste) et en coproduction avec les chaînes publiques ZDF (Allemagne) et ORF (Autriche).
