En trois mois à peine, l’artiste jurassien Augustin Rebetez a présenté sa première création théâtrale à Vidy, réalisé une installation à Artgenève, une autre au Musée Tinguely de Bâle, avant d’ouvrir une exposition proliférante au Musée des beaux-arts du Locle. Cette créativité éruptive pourrait se tarir, à trop en faire, mais ce n’est pas le cas dans le musée neuchâtelois.
Si des photos, dessins, films, sculptures ou installations ont déjà été vus ailleurs, de nouvelles pièces attestent du désir du plasticien de faire feu de tout bois, où qu’il se trouve. Comme ces médailles et bijoux réalisés avec un artisan de La Chaux-de-Fonds, miniatures qui accueillent avec bonheur le bestiaire de Rebetez, lui-même drôle d’animal en provenance de Val Terbi. Qu’une haute pièce carrée se présente à l’horizon, et voilà l’artiste qui la peuple d’oiseaux noirs perchés sur de fragiles branches, lattes ou chaises sur pilotis. C’est un colloque croassant, en mouvement giratoire, écho absurde de la grande conversation contemporaine. Au sol, une commande au bouton rouge met une partie de l’installation en branle. Elle a été prêtée par le Musée Tinguely. Comme pour affirmer une filiation.
Le Locle, Musée des beaux-arts. Jusqu’au 29 mai.
