Les concoursWorld Press Photo et Swiss Press Photo s’exposent de concert au château de Prangins. Un implacable recensement visuel de l’actualité.
Photo Le contexte économique du photojournalisme est toujours plus précaire. Mais il n’a jamais été aussi bon, incisif et diversifié. A preuve la double exposition proposée par le Musée national à Prangins. Celui-ci a eu l’excellente idée de montrer sous le même toit deux concours réputés de journalisme visuel. Le World Press Photo est la plus importante récompense photojournalistique au monde. Pour l’édition 2013, le jury a reçu 103 481 images de 5666 photographes représentant 124 pays. Le Suédois Paul Hansen a obtenu le principal prix grâce à son cliché poignant de l’enterrement de deux enfants tués par des bombardements à Gaza.
L’intéressant, à découvrir les photos primées, est que la maîtrise photojournalistique est aujourd’hui plus équitablement répartie que par le passé. Le World Press Photo abonde en extraordinaires reportages effectués par des professionnels iraniens, indiens, vietnamiens, indonésiens, malésiens, palestiniens, surtout chinois. La bonne vieille hégémonie occidentale de l’image documentaire s’efface au profit de regards tout aussi acérés.
L’édition 2013 du concours Swiss Press Photo est elle aussi présentée à Prangins. L’ensemble de 90 images supporte sans peine la comparaison avec le World Press Photo, même si globalement l’intensité et la dureté des propos photographiques baissent d’un cran. Dominic Nahr, jeune Alémanique basé à Nairobi, a même été récompensé dans les deux concours. Là aussi, malgré les incertitudes de la profession, l’exigence et le savoir-faire sont à leur meilleur. Autant d’armes pour mieux affronter l’avenir.
«World Press Photo». Jusqu’au 1er décembre. «Swiss Press Photo». Jusqu’au 2 mars 2014. Château de Prangins. www.museenational.ch
