Les institutions du Musée national suisse n'ont pas réussi à repasser la barre des 300'000 visiteurs en 2015, le Château de Prangins marquant le pas. Mais l'inauguration de la nouvelle aile du musée de Zurich, le 1er août, pourrait bien attirer les foules en 2016.
Antenne romande du Musée national suisse (MSN), le Château de Prangins (VD) a vu sa fréquentation baisser à 37'150 visiteurs - quelque 10'000 personnes de moins qu'en 2014. Il revient ainsi au niveau de 2012.
L'effet spectaculaire du lancement de l'exposition permanente "Noblesse oblige" en 2013 est retombé, a confié à l'ats Juliette Wyler, porte-parole du MSN. Le château a en outre accueilli moins d'expositions l'an dernier. "Nous sommes malgré tout satisfaits. La fréquentation se situe à un niveau élevé pour une institution culturelle et historique", affirme Mme Wyler.
Cette année, le musée sis entre Nyon et Gland présentera pour la première fois l'ensemble de l'oeuvre du peintre suisse Louis-Auguste Brun (1758-1815), du 4 mars au 10 juillet. Sa carrière fructueuse, lancée au Château de Prangins, l'a propulsé jusqu'à Versailles, où il a été le portraitiste de la reine Marie-Antoinette.
Du 19 août au 19 septembre, une exposition itinérante reviendra sur 150 ans d'égalité des Juifs en Suisse à travers les portraits de quinze personnalités. L'année s'achèvera avec la double exposition World Press Photo 16 et Swiss Press Photo 16, dès le 18 novembre.
Autre institution du groupe, le Forum de l'histoire suisse à Schwyz a été légèrement moins visité l'an dernier, avec 23'200 entrées (24'284 en 2014). Une exposition sur le Gothard et la construction de ses trois tunnels en 150 ans, du 16 avril au 11 septembre, constituera son attraction principale en cette année d'inauguration du tunnel ferroviaire de base.
Le point fort de l'année 2016 pour les musées du groupe se déroulera pourtant en son siège zurichois qui inaugurera son agrandissement le 1er août après trois ans de travaux. Le Musée national de Zurich, qui a réalisé en 2015 un nouveau record de fréquentation avec 230'527 entrées (228'535 en 2014) malgré le chantier, a fait visiter jeudi aux médias sa nouvelle aile sculpturale moderne en béton.
Conçue par le jeune bureau d'architectes Christ & Gantenbein, cette arche au contour sculptural tout en coins et recoins ainsi que son béton de tuf dialoguent avec le bâtiment d'origine aux allures de château alambiqué en tuf également, daté de 1898. Ses grandes fenêtres rondes offrent des vues insolites sur ce dernier ainsi que sur la Limmat, le parc Platzspitz et l'environnement urbain.
Reliant les deux extrémités du musée, la nouvelle aile "ferme le cercle", commente l'architecte Emmanuel Christ. Tour à tour, le directeur du musée Andreas Spillmann et le président du conseil du musée Markus Notter n'ont pas hésité à parler de "projet du siècle" pour le MNS.
Ses imposantes halles d'exposition aux espaces modulables s'étalent sur 2200 m2, la surface d'étage en béton ciré du nouveau bâtiment atteignant 7400 m2. Elles créent une atmosphère quasi industrielle. Un escalier majestueux mène à la principale d'entre elles.
La nouvelle aile a coûté 111 millions de francs financés pour l'essentiel par la Confédération, le canton et la ville. Elle contient aussi une bibliothèque et un auditorium.
La rénovation d'une grande partie de l'ancien bâtiment permettra en outre de déplacer et d'agrandir la zone d'accueil ainsi que d'y adjoindre une boutique. Un nouveau restaurant sera doté d'une terrasse sur la cour intérieure du musée où prendront place des bassins d'eau.
L'inauguration, dans un peu plus de six mois, sera multiple. Une nouvelle exposition permanente intitulée "Archéologie Suisse" installera ses quartiers dans l'aile flambant neuve, de même que l'exposition "L'Europe à la Renaissance. Métamorphoses 1400-1600", visible jusqu'au 27 novembre.
Avant cela, une exposition sur le centenaire du mouvement surréaliste Dada, fondé à Zurich, se déroulera du 5 février au 28 mars. Puis, les visiteurs pourront découvrir des planches botaniques et zoologiques de Conrad Gessner, montrées pour la première fois depuis quatre siècles, à l'occasion des 500 ans de la naissance du savant universel suisse. A voir du 17 mars au 19 juin.