Il reste encore quelques jours pour visiter la passionnante exposition du Musée des confluences, à Lyon, sur les liens entre les arts plastiques et la machine. Une exploration dans laquelle Jean Tinguely se taille la plus belle part, en particulier avec sa monstrueuse Méta-Maxi, en pleine forme grinçante, qui clôt l’exposition.
L’art et la machine ne prétend pas à l’exhaustivité: le parcours est aéré, les pièces choisies avec soin. Il renonce à remonter à Léonard de Vinci comme il exclut la BD, le design ou l’art cinétique. Allant à l’essentiel (la machine comme puissante source de fantasme), il prend son élan de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, c’est-à-dire de la naissance de la notion de progrès.
L’exposition navigue habilement entre les définitions de la machine et de l’objet produit à des fins artistiques. Au point que les vraies machines proposées au début de la présentation, comme les premiers gracieux aéroplanes ou des moteurs multicylindres du début du XXe siècle se chargent en retour d’une énergie artistique. Les peintres de l’ère industrielle, Monet, Duchamp, Picabia, Léger, Lavier ou Nam June Paik, sont au rendez-vous, ainsi que quelques auteurs d’art brut comme André Robillard.
L’exposition tient aussi compte du génie des lieux, ce Lyon où les frères Lumière ont conçu leurs premières caméras de cinéma en s’inspirant des machines textiles de la ville. Et en y tournant le premier film de l’histoire, il y a cent vingt ans. La photographie, autre machine à visée artistique, est aussi mise à l’honneur au Musée des confluences. Rappelant que l’industrialisation a mis à disposition des créateurs des outils qui leur ouvraient de nouveaux horizons.
Lyon, Musée des confluences. Jusqu’au 24 janvier.