L’un des défis de l’horlogerie mécanique fut, est et demeurera (même si cela est si peu souvent évoqué) celui de la précision chronométrique; elle qui, selon les labels en vigueur, s’exprime en plus ou moins x secondes par jour. C’est notamment pour et à cause d’elle que fut mis au point le désormais très couru tourbillon. C’était il y a plus de deux cents ans. A la même époque et sur la base d’«Un c’est bien, deux c’est mieux», certains horlogers, tels F. Berthoud, A. Janvier ou (encore et toujours) L. A. Breguet, tentèrent également la «multiplication» des balanciers. Couplés, indépendants ou en interaction selon la théorie de la résonance, ces calibres à double balancier n’ont pourtant jamais connu la gloire. On en retrouve très peu de traces, hormis dans quelques montres d’école (celle d’horlogerie du Sentier) des années 30-35. La faiblesse des gains isochroniques mais surtout la multiplication par deux, et plus souvent trois, des temps de montage, de test, de réglage et de fiabilisation expliquent peut-être le pourquoi de cette discrétion. Avec le retour en grâce et en gloire de l’horlogerie mécanique, quelques marques et maîtres horlogers ont pourtant redonné une certaine aura à ces mouvements multibalanciers. On énumérera ici la Duality de Philippe Dufour, le Chronomètre à résonance de François-Paul Journe, les Oscillateurs Harmonieux de Rudis Sylva, le Double Balancier Incliné de Greubel & Forsey, l’Excalibur Quatuor de Roger Dubuis ou la toute récente Legacy Machine No 2 de MB&F. Hommage appuyé et réussi aux maîtres du passé, cosignée par Jean-François Mojon et Kari Voutilainen, cette dernière arbore en effet à 3 h et 9 h deux balanciers suspendus au-dessus du cadran, reliés entre eux par un architectural et audacieux différentiel planétaire (visible à 6 h et au verso de la montre).
Jeudi, 19 Septembre, 2013 - 05:55
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