La deuxième rentrée littéraire démarre: 475 romans et 1400 essais et documents paraissent en France entre janvier et février, second temps fort de l’année éditoriale.
Si les romanciers incontournables s’appellent Olivier Adam, Jean Echenoz, Pierre Assouline, Tahar Ben Jelloun, Camille Laurens, Pierre Lemaitre, Patrick Rambaud, Marc Levy ou, pour les étrangers, Richard Flanagan, Louise Erdrich, Haruki Murakami, Sandro Veronesi ou David Cronenberg, du côté des essais, le pape François sera la star de l’hiver avec Le nom de Dieu est Miséricorde, comme en écho à la thématique dominant la production, soit les réflexions et témoignages post-Charlie Hebdo et attentats de novembre. Du côté des romanciers suisses, les livres de Pascale Kramer, Max Lobe, Sébastien Meier ou Eléona Uhl marqueront ce début d’année.
Nous avons choisi de mettre l’accent cette semaine sur trois livres exemplaires à nos yeux: Histoire de la violence, d’Edouard Louis, d’abord, parce que, après une entrée littéraire fracassante avec En finir avec Eddy Bellegueule en janvier 2014, le jeune homme de 23 ans, se réclamant d’Annie Ernaux et de Bourdieu, incarne l’évolution de la littérature française et témoigne d’un souci toujours renouvelé de lier littérature et réel, sociologie et fiction.
L’histoire, de l’éditrice et écrivaine Maren Sell, ensuite, parce que son récit, placé sous le signe de Marguerite Duras, symbolise la symbiose entre la vie et l’écriture dans ce qu’elle a de plus fort, dérangeant, passionné et obscur. Aujourd’hui dans le désordre, de Guillaume Rihs enfin, parce que son premier roman est la révélation d’un nouveau talent suisse dont nous sommes fiers. Et une belle histoire éditoriale qui prouve que les mécanismes visant à favoriser l’émergence de nouveaux talents en Suisse fonctionnent: son texte avait été récompensé sur manuscrit par le Prix des écrivains genevois, ce qui a permis à un éditeur parisien, Kero, de le repérer.