C’est une exposition à l’image de Christian Bernard: bavarde, absconse, profonde, surprenante. Comme le directeur du Musée d’art moderne et contemporain de Genève s’en va à la fin de l’année, laissant sa place à Lionel Bovier, son dernier coup d’éclat remplit le bâtiment jusqu’à la garde d’œuvres diverses. Horror vacui! C’est la métaexposition du Mamco, un retour en arrière sur vingt ans de propositions collectives ou monographiques. Les accrochages sont ainsi réaccrochés, souvent réactualisés, mis en correspondances pour instaurer un dialogue qui part dans tous les sens, d’un espace à l’autre, d’un étage à l’autre. One More Time, le titre de cette exposition totale, tente certes des liaisons entre ses innombrables parties, comme la mise en couleur des murs réalisée par Stéphane Kropf. Pas suffisant, toutefois, pour échapper à l’impression de saturation visuelle. Mais celle-ci est la marque de notre époque, ce qui confère une actualité brûlante à cette der des ders. Car il faut prendre cette exposition comme une vraie création, audacieuse, à niveaux multiples. Une expérience qui pour être éreintante n’en est pas moins stimulante.
«One More Time», Mamco, Genève, jusqu’au 24 janvier.