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L’été des vieux Indiens

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Jeudi, 11 Juillet, 2013 - 05:59

Au Montreux Jazz, l’escouade des séniors a frappé très fort. Et cela devrait continuer jusqu’au Paléo.

Parfois, le poids de leur légende bouffe tout, et la déception vient. Parfois aussi, ils ne sont que l’ombre d’eux-mêmes, et cela serre le cœur. Mais il s’est passé quelque chose durant ces premiers jours du premier festival de Montreux sans Claude Nobs. Une gigue euphorique des vieux de l’affiche.

On a commencé par voir Leonard Cohen, 78 ans, à genoux pour chanter comme on entrerait dans la prière. Perfection, l’Orient et l’ombre, la poésie et le soleil. Un autre soir, Bobby Womack, 69 ans, revenait de chez les morts en chantant du Sam Cooke, cuivres forts, déchirements des âmes, et sortie épuisée de la scène. Une autre nuit et voilà cette fois Paolo Conte, 76 ans, dont on n’attendait pas grand-chose, et qui tire les larmes, faisant si lentement rimer paradiso et sorriso, le paradis et le sourire, avec les mains qui s’agitent. Cela va continuer, Shuggie Otis le 15, Joe Cocker le 20, Quincy Jones le 21. Et puis au Paléo, Neil Young sera là le 23, Santana le 25.

Enfin et surtout, il y a eu le vieil Indien. Rien ne tenait complètement, ni l’accordage de sa guitare, ni la voix qui hésitait, ou ce bastringue d’orchestre. Quasi aveugle, 70 ans, déconneur et miraculé, il cherchait son micro en agitant une main devant lui. Mais il donnait de la force encore et bouleversait, entre Sugarman et une reprise délirante du Lucille de Little Richard: gloire et merci à Sixto Rodriguez.

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