Manifestation explorant les nouvelles formes narratives, entre réalité immersive et séries transmédias, le Festival Tous Ecrans s’ouvre le 6 novembre avec un long métrage de cinéma perdant une grande partie de sa puissance esthétique s’il est vu sur un petit écran. Présenté en première suisse six mois après avoir obtenu le Prix de la mise en scène du Festival de Cannes, The Assassin est la première tentative de film de genre du maître taïwanais Hou Hsiao-hsien.
The Assassin est un wuxia, un film d’arts martiaux, se déroulant dans la Chine du IXe siècle. Mais comme Hou est un cinéaste de la lenteur, du plan-séquence et de la contemplation, The Assassin est un wuxia où les rares séquences d’action sont expédiées en quelques secondes. L’assassin du titre est une assassine envoyée dans un royaume faisant de l’ombre au gouvernement central pour y tuer son gouverneur, qui n’est autre que son cousin, auquel elle était promise… Au contraire des wuxia classiques naguère produits à Hong Kong par la Shaw Brothers, le film relègue donc l’action au second plan. L’important est ailleurs, dans la façon qu’a Hou de construire ses plans avec la finesse d’un peintre expressionniste et de chorégraphier avec poésie le déplacement des corps.
Après cette entrée en matière cinématographique, Tous Ecrans propose d’autres belles premières (Eisenstein in Guanajuato de Peter Greenaway, Ryuzo and the Seven Henchmen de Takeshi Kitano, Office de Johnnie To et Vingt et une nuits avec Pattie d’Arnaud et Jean-Marie Larrieu), mais aussi un hommage au photographe et réalisateur Anton Corbijn, des projections à 360 degrés, la présentation d’une série créée par le cinéaste islandais Baltasar Kormákur ou encore une conférence sur le marketing numérique de la série Game of Thrones.
Festival Tous Ecrans. Genève. Du 6 au 14 novembre. www.tous-ecrans.com