Dans la Chine du Xe siècle, les guerres font rage. Une dynastie voit tous ses hommes tomber au front: ce sont les femmes qui mèneront leur peuple à la victoire. Les femmes générales de la famille Yang est un classique du répertoire du théâtre chinois. De même que La bourse à la licorne contant l’histoire d’une jeune femme généreuse qui, après des années de vicissitudes, verra sa bonté récompensée. Ces deux «classiques» font escale à Genève, joués par la troupe de l’Opéra de Pékin.
Comme l’explique le musicologue Christopher Park, cette troupe n’est pas caractérisée par sa provenance géographique mais par le genre théâtral qu’elle défend: un mélange de personnages aussi typés que ceux de la commedia dell’arte – honnête, félon, menteur, amoureux, héroïque – maquillés et vêtus en fonction de leur rôle, un genre théâtral mêlant textes, chants, danses acrobatiques, drame, humour et musique, les instrumentistes étant aussi sur scène. Costumes, «économie rituelle de l’expression des émotions», «précision formelle absolue du geste éloignant à la fois l’interprète et le spectateur d’une implication trop personnelle»: Brecht découvrit dans cet art scénique ancestral les ingrédients de sa propre vision du théâtre, distancé, critique et universel.
Genève, Grand Théâtre. Sa 31, 19 h 30. Di 1er novembre, 15 h. www.geneveopera.ch