Grand orchestre, cuivres, chœurs puissants, parties vocales aux dessins aussi contrastés que les paysages de montagne, ballets: le Guillaume Tell de Rossini, d’après le drame de Schiller, est un de ces ouvrages superlatifs qui, en concentrant des moyens artistiques au service d’une idée collective forte, est devenu symbole d’un idéal révolutionnaire autant que d’un spectacle total. Sa mise en scène genevoise, coproduite avec Cardiff et Varsovie, restitue cette densité dans un espace épuré qui se charge peu à peu de toute l’énergie amassée par les personnages et restituée magnifiquement par ceux, en chair et en os, qui les incarnent. Dans un temps indéfini qui raconte toutes les époques, tous les peuples, ce Guillaume Tell, mis en scène par David Pountney et dirigé avec feu par Jesús López-Cobos, raconte l’intensité et les pulsions de mort et de vie, et nous ramène, la boule au ventre, dans la réalité et, qui sait, l’espérance.
Genève, Grand Théâtre. Jusqu’au 21 septembre. www.geneveopera.ch
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