Déjà lassé du polar scandinave? La piste noire d’Åsa Larsson vous fera changer d’avis. Ici pas de cruauté systématique, de monstres hypersadiques et de surenchère dans la violence. L’histoire est bien construite, l’énigme nourrie, les personnages juste un brin pervers. Bref, un polar qui, sans être inoubliable, vous embarque et qu’on ne lâche plus.
Lac gelé, blizzard, motoneige et doudounes. La piste noire ravit en outre le lecteur avide de se rafraîchir après l’été. L’histoire se passe au début du printemps à Kiruna, en Laponie suédoise, une ville minière située 145 kilomètres au-dessus du cercle polaire. C’est là que l’auteur, Åsa Larsson, a grandi. Dans ce roman qui s’inscrit dans une série, son personnage principal, l’avocate fiscaliste Rebecka Martinsson, traverse une mauvaise passe qui l’a conduite dans un hôpital psychiatrique. Pour se remettre, elle retourne s’établir dans la maison familiale à Kiruna où, rapidement, on lui confie un poste de procureur adjoint. Ce nouveau job lui vaut alors d’être associée à une bien énigmatique affaire.
Le corps d’une jeune femme est retrouvé par un pêcheur dans une cabane montée sur patins que les habitants utilisent pour pêcher sur le lac gelé. La morte s’appelle Inna Wattrang et semble avoir été torturée avant d’être assassinée. Elle était la porte-parole de Mauri Kallis, un homme de la région qui, parti de rien, se retrouve aujourd’hui à la tête d’une multinationale minière. Qui est-il vraiment? Qu’a-t-il à se reprocher? Qui pouvait en vouloir à Inna Wattrang?
Rebecka Martinsson seconde les inspecteurs Anna Maria Mella et Sven-Erik Stålnacke dans leur enquête. Le trio découvre les pratiques plutôt louches de la Kallis Mining et s’intéresse à la mort suspecte d’un journaliste qui enquêtait sur l’entreprise. La clé de l’énigme se trouverait-elle en Ouganda? Rassurez-vous, pas de coup de soleil en vue, nos enquêteurs ne quitteront pas le sol suédois.
«La piste noire». D’Åsa Larsson. Albin Michel, 460 p. En librairie dès le 3 septembre.