La mort, la vieillesse et la fin de vie ont inspiré plusieurs réalisateurs en course pour la Palme d'or à Cannes. Ces thèmes se retrouvent dans des films comme "Mia Madre" de Nanni Moretti, "Youth" de Paolo Sorrentino ou "Chronic" de Michel Franco.
Présenté en compétition vendredi, "Chronic" dresse un portrait très réaliste d'un aide-soignant de Los Angeles, interprété par Tim Roth, totalement dévoué à l'accompagnement de personnes en phase terminale, et à qui une patiente atteinte d'un cancer demande de l'aider à mettre fin à ses jours.
"Je voulais faire le portrait objectif de l'immense complexité de ces moments de la vie", a expliqué le réalisateur mexicain Michel Franco, qui a eu l'idée de ce film en assistant aux derniers mois de sa grand-mère paralysée.
En parlant à des infirmières, Michel Franco dit s'être rendu compte que l'euthanasie se produisait "sans arrêt". "Elles le font plus souvent que nous ne le pensons", a-t-il insisté.
La vieillesse et la fin de vie, préoccupations grandissantes dans nos sociétés où l'espérance de vie augmente, ne sont pas des sujets entièrement nouveaux à Cannes.
L'année 2012 avait été marquée par le triomphe du film "Amour" de Michael Haneke, qui mettait à nu l'inexorable déchéance d'un couple d'octogénaires confronté à la maladie. Ce conte douloureux sur la vieillesse, avec Emmanuelle Riva et Jean-Louis Trintignant, avait obtenu la Palme d'or.
Se faisant l'écho des questionnements sur ce sujet, l'acteur britannique Tim Roth s'est prononcé "totalement pour" l'euthanasie lors de la conférence de presse du film. Il déplore que ce soit un "sujet si compliqué pour tant de gouvernements".
"Je suis d'accord, ça devrait être légal et fait de manière appropriée", a renchéri Michel Franco.
Dans "Mia Madre", l'Italien Nanni Moretti aborde de son côté la vieillesse et la mort, à travers l'histoire émouvante d'une réalisatrice de cinéma (Margherita Buy) confrontée à la maladie de sa mère, de son dernier séjour à l'hôpital à son retour chez elle pour ses derniers moments.
"'Mia Madre' parle d'une chose vécue et, qui plus est dans l'ordre naturel des choses", a indiqué le cinéaste, dont le film est en partie autobiographique. Sa propre mère est décédée pendant le montage de son précédent opus, "Habemus papam".
Son compatriote Paolo Sorrentino livre quant à lui dans "Youth" (Jeunesse) une fable onirique et optimiste sur le temps qui passe. Il le fait à travers l'histoire de deux vieux amis, un chef d'orchestre (interprété par Michael Caine, 82 ans) et un réalisateur (Harvey Keitel, 76 ans), qui se retrouvent dans un établissement thermal en Suisse.