Fabrice Eschmann
Les premières montres à sonnerie ont été inventées avant l’apparition des aiguilles. Des modèles de poche qui, au XVe siècle, sonnent les heures «au passage», imitant en cela les horloges des clochers. Puis apparaissent progressivement la «petite sonnerie» et la «grande sonnerie», cette dernière donnant l’heure à chaque quart.
Mais il faut attendre le XVIIe siècle pour voir se profiler les montres à répétition. Dérivées des modèles à sonnerie, elles permettent de connaître l’heure non plus «au passage», mais «à la demande», en actionnant simplement un poussoir ou une gâchette.
A cette époque, de petits marteaux frappent sur de minuscules cloches. C’est Abraham-Louis Breguet qui, en 1783, mit au point les timbres, minuscules pièces de métal venant s’enrouler autour de la carrure.
Depuis près de six siècles donc, des horlogers s’évertuent à améliorer, à complexifier, à perfectionner, à miniaturiser, à optimiser cette merveilleuse invention. Dans n’importe quel autre domaine, on serait passé à autre chose.
En janvier dernier, Audemars Piguet présentait sa dernière Royal Oak Concept. Après huit ans de R & D en partenariat avec l’EPFL, cette montre retentit de manière parfaitement audible même à plusieurs mètres, grâce aux principes systémisés de la lutherie, dit-on!
La maison Breguet, elle aussi, fait très fort avec sa nouvelle Tradition Répétition Minutes Tourbillon 7087: la marque a d’abord synthétisé une centaine de milliers de sons, desquels elle a isolé les deux meilleurs, en termes d’intensité et de richesse.
Ce choix a dicté la quarantaine de critères utiles à la fabrication des timbres, de la forme au matériau, en passant par la longueur et la section. Fixés à la lunette, ces timbres sont frappés par des marteaux placés à la verticale, pour une meilleure vibration mécanique. Enfin, une membrane en or au fond du boîtier permet de faire résonner les notes dans l’air confiné.
Qui dit mieux?