POEME MUSICAL L’excellent comédien Roland Vouilloz rend hommage au peintre et écrivain Léonard Valette, «dandy valaisan du désespoir» suicidé en 2006, à l’âge de 39 ans. Il lit des textes parus dans le posthume Délivresse, et le fait bien, avec sa voix qui sans cesse bifurque, jamais installée, jamais pesante. Une «simplicité» bienvenue dans un spectacle plutôt emphatique. Du «poète maudit», on attendait des gouffres: curieusement, c’est un désespoir convenu qui se donne à entendre, desservi par la musique contemporaine rutilante et néobaroque de Jean Rochat. Rien de rugueux ici. Les mots corsetés disent mais ne font pas ressentir l’angoisse. La musique, si généreuse, les étouffe. Ce spectacle trop brillant ne laisse pas de place au vide, au manque, au désir.
Genève. Théâtre de l’Orangerie. Jusqu’au 24 août. Avec Roland Vouilloz et le Quatuor à cordes Barbouze de chez Fior.