Zoom. Le festival Black Movie présente plusieurs films du documentariste chinois, dont deux œuvres-fleuves.
Si la diversité est dans les salles obscures mise à mal, difficile pour les cinéphiles d’accéder aux œuvres les plus fragiles puisqu’elles disparaissent très vite des écrans et se contentent le plus souvent d’une distribution marginale, les festivals permettent heureusement aux curieux de faire le plein de films «autres». D’autres pays, fonctionnant sur d’autres schémas narratifs, nous montrant d’autres réalités. A Genève, Black Movie, une manifestation non compétitive, célèbre ainsi pour la seizième fois le cinéma indépendant international. Cette année, on pourra notamment s’immerger dans la filmographie du Chinois Wang Bing, un des documentaristes les plus importants apparus ces quinze dernières années, plusieurs fois en compétition – et primé – au Festival international de films de Fribourg.
L’occasion de découvrir sur grand écran son premier film, le monumental A l’ouest des rails (2003), plus de neuf heures d’images – divisées en quatre parties – autour de la désagrégation d’un complexe industriel. Quatre autres titres sont également au programme, du court métrage Traces (2014), dans lequel il filme des sites où il tente de retrouver les vestiges de camps de rééducation, à Crude Oil (2008), sur le quotidien d’ouvriers travaillant en plein désert de Gobi sur un forage pétrolier. Présenté sous forme d’installation, ce très long métrage de quatorze heures peut être vu de manière fragmentaire, précise le festival. Radicale, l’œuvre de Wang Bing? Dans un sens, oui. Mais elle montre ceux qu’on ne voit jamais, que la Chine ignore, et en cela elle est essentielle.
Festival Black Movie, Genève. Du 16 au 25 janvier. Master class de Wang Bing le vendredi 23 janvier à 19 h (Fonction: Cinéma). www.blackmovie.ch