Il est né dans la jungle péruvienne mais adore la très british marmelade à l’orange. Le voici qui débarque à Londres en quête d’adoption. Une famille le trouve à la gare de Paddington, quel beau nom ça fait, et le recueille. Après avoir déjà été le héros de trois séries d’animation, l’ours Paddington, créé à la fin des années 50 par Michael Bond, prend vie une quatrième fois, mais sur l’écran large. Grande figure de la culture populaire britannique, il avait tout à y perdre. Fort heureusement, il doit sa renaissance à un producteur et à un réalisateur anglais qui ont logiquement choisi de rester fidèles aux livres de leur compatriote.
Dès les premières secondes du film et ce faux reportage d’actualités en noir et blanc racontant l’expédition d’un aventurier londonien au Pérou, on rit beaucoup. Il y a dans ce Paddington version 2014 tout ce qu’on aime dans l’humour anglais, ce ton décalé, cet amour du burlesque et du non-sens, et cette salutaire autodérision. Paul King achève de faire de son film un divertissement réjouissant en filant la métaphore de l’ours immigré qui a besoin de nous comme on a besoin de lui. On a tous en nous quelque chose de Paddington.
«Paddington». De Paul King. Avec Hugh Bonneville, Nicole Kidman, Sally Hawkins et Jim Broadbent. Grande-Bretagne/France, 1 h 35.