Le ministre bavarois de la Justice Wilfried Bausback qualifie de "succès" lundi dans le "Münchner Merkur" l'accord trouvé sur la controversée collection Gurlitt. Selon le journal allemand, le Musée des beaux-arts de Berne a accepté de reprendre l'héritage, estimé à plusieurs millions.
"Je suis très soulagé que ce cas est définitivement sur de bons rails; l'intérêt international était incroyable", a ajouté M. Bauback. Le musée suisse doit officiellement annoncer lundi à Berlin sa décision d'accepter ou non l'héritage de Cornelius Gurlitt.
La collection a été constituée par Hildebrand Gurlitt, marchand d'art en vue sous le régime nazi. Cornelius Gurlitt, son fils, a été au centre d'un violent débat sur les oeuvres d'art volées par les nazis. Il est mort le 6 mai dernier à Munich et a choisi le Musée des beaux-arts de Berne comme légataire universel.
La collection compte environ 1600 peintures, dessins et gravures. Il est probable qu'elle contienne des oeuvres d'art volées et spoliées, vendues bien en dessous de leur valeur réelle par leurs propriétaires en détresse durant la seconde guerre mondiale.
En cas d'acceptation de l'héritage, le musée bernois s'en tiendra aux principes de la déclaration de Washington, avait annoncé son directeur Matthias Frehner. Celle-ci prévoit l'identification et la restitution des oeuvres spoliées à d'éventuels ayants droit.
Le président du Congrès juif mondial (CJM) a mis en garde il y a quelques semaines l'institution bernoise. Il a évoqué "une avalanche de procès" en perspective en cas d'acceptation de l'héritage. Herbert Winter, président de la communauté israélite suisse, a au contraire déclaré qu'il serait plus sage que Berne accepte la collection.
Un rebondissement pourrait encore venir modifier la donne dans cette affaire. La cousine du collectionneur allemand a annoncé vendredi par la voix de son avocat avoir fait valoir son droit à l'héritage auprès du tribunal compétent en matière successorale.