L'actrice Isabelle Adjani a retrouvé la scène mardi soir après huit ans d'absence dans "Kinship", au Théâtre de Paris. Elle endosse le rôle tragique d'une femme amoureuse, un personnage qui lui colle à la peau, au cinéma comme dans la vie.
A 59 ans, l'actrice campe une rédactrice en chef du journal local d'une ville américaine, femme de pouvoir, dont la vie va se détraquer lorsqu'elle tombera sous le charme d'un jeune journaliste.
Le retour de la star au théâtre a été orchestré comme un événement, avec campagne de publicité dans le métro et interviews soigneusement ciblées, accompagnées de photos parfaitement contrôlées.
Isabelle Adjani est connue pour ce qu'elle appelle elle-même ses "apparitions-disparitions": des périodes d'éclipse où elle éprouve le besoin de se retirer des "lumières" de la scène, pour mieux revenir en haut de l'affiche quelques mois plus tard.
Cette nouvelle réapparition est un retour à ses premières amours, le théâtre dont elle s'éprend à seulement 12 ans, pour entrer à 17 à la Comédie-Française, sans même passer par le Conservatoire.
Dans, Kinship, Isabelle Adjani, assise, les mains posées sur les genoux, déclame: "la solitude, elle paraît toujours si désirable, jusqu'à ce qu'elle nous tombe dessus". Dès les premiers mots, on comprend qu'elle a choisi la pièce contemporaine de l'Américaine Carey Perloff comme un miroir.
L'actrice la plus tourmentée du cinéma français trouve là un rôle cousu main. Celui d'une femme mûre, torturée par le temps qui passe, amoureuse d'un jeune homme dont elle se voudrait l'égale mais qui finit par prendre la fuite, étouffé sous cette tonne d'amour.
Le fils aîné d'Isabelle Adjani, Barnabé Nuytten (qu'elle a eu avec Bruno Nuytten, le réalisateur de "Camille Claudel"), a été chargé du dispositif scénique.