Conçue par René Burri lui-même et son complice lausannois Werner Jeker, cette exposition avance sans chronologie ni thématique dans le travail du photographe de l’agence Magnum, 81 ans. La centaine d’images montre combien le Zurichois, qui a d’abord voulu devenir cinéaste, a toujours été intéressé par le mouvement et la séquence dynamique. René Burri, c’est un œil géométrique et une sensibilité humaniste qui observent le monde avec une extrême mobilité. Par associations libres, en couleur et en noir et blanc, l’exposition de la Maison européenne de la photographie à Paris propose quelques-uns des célèbres clichés du photographe, ainsi que beaucoup d’inédits. Comme des collages ou des triptyques verticaux qui animent une rue à La Havane ou Picasso au travail. Ainsi conjuguées, les images rendent la propre énergie cinétique de René Burri, toujours à la recherche d’un nouveau pays, d’une nouvelle révolution, d’un nouveau regard.
Des extraits de films du photographe rythment une exposition déjà très énergique, comme la délicieuse séquence d’une machine à Tinguely défilant dans les rues de Paris.
Paris, Maison européenne de la photographie. Jusqu’au 10 octobre. www.mep-fr.org