Les dernières années de Gustave Courbet, qu'il a passées en Suisse de 1873 à 1877, ont été négligées par l'histoire de l'art. L'exposition présentée jusqu'au 4 janvier au Musée Rath à Genève revient sur cette partie de sa vie et entend la réhabiliter dans la carrière du peintre. Plus de 70 oeuvres sont à découvrir.
Courbet a eu la malchance de mourir à la Tour-de-Peilz en 1877, à l'âge de 58 ans. Mais quand il y est venu, il était plein de vie, a souligné la commissaire de l'exposition Laurence Madeline. L'artiste y reste actif, peint, expose des oeuvres anciennes ou récentes, rencontre ses camarades et s'intéresse à la vie politique et artistique de son pays d'adoption.
C'est cette image que l'exposition entend approfondir et explorer. Les oeuvres exposées ont été réalisées en Suisse ou emportées lors de son exil. Elles témoignent des recherches qu'il continue, en dépit de sa santé déclinante et d'une dette qu'on lui réclame, a expliqué la commissaire.
Une partie de l'exposition est consacrée à la période troublée qui précède son exil, entre 1871 et 1873. Jugé pour sa participation à la commune et condamné à six mois de prison, il se réfugie à Ornans, son village natal, avant de passer en Suisse. A cette époque, il peint des natures mortes, des truites accrochées à un hameçon, métaphore du piège dans lequel il se débat.
Le visiteur découvre ensuite des autoportraits, des copies de grands maîtres emportées en exil ou encore des sculptures représentant l'Helvétie. Le château de Chillon, haut lieu touristique, mais aussi métaphore de son exil, va également dominer sa production suisse.
Une véritable saison Courbet s'annonce en Suisse à l'automne 2014. La fondation Beyeler à Riehen (BS) organise simultanément une exposition consacrée à Courbet, mais elle met l'accent sur le caractère avant-gardiste et son rôle-clé dans l'histoire de l'art.
"Nous avons très vite convenu de travailler ensemble. Il n'y a pas de concurrence entre nous", a relevé Jean-Yves Marin, directeur du Musée d'art et d'histoire (MAH).
