Que ce soit en tant que metteur en scène lyrique, coach d’étudiants dans le cadre de la Haute école, chercheuse d’univers visuels inédits et extrêmes, la Valaisanne Julie Beauvais est guidée par sa fascination pour l’instrument des chanteurs: leur corps. Elle rêvait de les filmer en action et en gros plans – mâchoires, bustes, nuques, épaules, jambes – afin de témoigner de leur engagement physique, d’analyser les positions et appuis corporels inhérents à leur chant. Dans Krasis, installation de quatre écrans géants en plein air, Julie Beauvais donne à voir (et à entendre, si on se munit d’un casque d’écoute) quatre tempéraments de base de l’opéra baroque illustrés par Haendel dans son Orlando: Sandrine Piau incarne la mélancolie, Kristina Hammarström le sanguin, Delphine Galou la fureur et Lisandro Abadie le flegme. Les quatre figures montrent chacune leur chorégraphie intérieure, devant une caméra immobile, dans des mouvements dictés par le chant et qui, à la fois, le suscitent et l’aident à trouver son centre. Krasis sera présenté dans plusieurs villes d’Europe. En attendant son retour, la fascination du chant incarné selon Julie Beauvais est à découvrir dans sa mise en scène de Così fan tutte de Mozart. Chaque protagoniste demeure sur le plateau, du début à la fin. Corps visible, corps éloquent, même hors chant.
Jeudi, 4 Septembre, 2014 - 05:54
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