Dans l’élégant The Homesman, sorti en mai dernier en même temps que sa première à Cannes, Tommy Lee Jones racontait la rude vie des migrants qui se lancèrent dans les années 1850 à la conquête de l’Ouest. On y voyait des femmes perdre la raison, bientôt ramenées à la civilisation par un improbable duo. Parmi elles, une Danoise. Egalement dévoilé sur la Croisette, The Salvation se déroule vingt ans plus tard. Et on y rencontre une autre famille danoise dont le rêve va virer au cauchemar.
Construit autour d’une très classique opposition entre un justicier et une horde sauvage, il lorgne du côté du western spaghetti, là ou Jones se réclamait de John Ford, avec attente d’un train en ouverture puis cortège de sales gueules et longs manteaux flottant au vent. On est là dans l’hommage, on y trouve son compte si on aime Leone et Peckinpah, mais le récit manque un brin d’épaisseur, de même que la photographie maniériste tendant constamment vers le monochrome finit par lasser. Une divertissante série B, sans plus.
«The Salvation». De Kristian Levring. Avec Mads Mikkelsen, Eva Green et Eric Cantona. Danemark/Grande-Bretagne/Afrique du Sud, 1 h 32.
