Le festival du film de Locarno, dont la 66e édition débute le 7 août, doit sans cesse croître pour ne pas régresser, selon son président Marco Solari. Il juge pourtant cette évolution problématique: "plus un festival grandit, plus il devient fragile", affirme-t-il dans une interview parue samedi dans "Le Temps".
En arrivant à la tête de l'événement, "je voulais le rendre 'too big to fail' (trop grand pour faire faillite)", explique Marco Solari. Il y a 3000 festivals de cinéma au monde, mais seuls les douze premiers comptent vraiment, assure-t-il: "la croissance est nécessaire, voire indispensable, mais toujours problématique, des lois inébranlables régissent la vie d'un festival."
Parmi elles, les recettes, dépendantes entre autres de la météo, et les dépenses, qui varient selon les origines des invités notamment. Toutes deux sont "largement incertaines", souligne Marco Solari. "De plus, le festival doit s'inscrire dans une unité de lieu et de temps: Locarno, pendant dix jours. Nous avons quelques possibilités d'améliorations, mais on ne peut hélas pas construire d'hôtels."
Sans compter qu'en grandissant, un festival a de moins en moins droit à l'erreur: si un petit événement "fait un mauvais choix artistique, cela passera certainement inaperçu, mais le festival du film de Locarno ne peut plus se le permettre".
Swisscom prolonge son soutien
Sur les 12,5 millions de francs de budget du festival, 44% représentent des subventions publiques: 2,5 millions du canton du Tessin, environ 2 millions de la Confédération et le reste de Locarno et des communes environnantes.
De même, un tiers du budget provient de sponsors privés. Parmi les quatre principaux partenaires, Swisscom, qui "vient de signer une prolongation du contrat jusqu'en 2016", indique M. Solari.