Villorsonnens. Jimmy et Marylène ont aménagé leur maison et leur jardin en lieu d’exposition fantasque et convivial. Chez Y’aq’A, le métal sculpté prend vie.
Dans la cour, une girafe grandeur nature, baptisée Y’aq‘A, mascotte des lieux. L’animal de métal a voyagé par hélicoptère pour aller décorer, un temps, la célèbre Auberge aux 4 vents. «Elle s’est envoyée en l’air, mais n’a pas fait de petits», s’amuse son créateur. Pas de doute, vous êtes chez Y’aq’a. C’est sous ce nom que se présente l’artiste, alias Jimmy, bûcheron de formation et ferrailleur autodidacte. Pourquoi ce pseudonyme? «Parce que, lorsqu’on a des rêves, y a qu’à les réaliser.» En dix ans, il a organisé 30 expositions collectives de sculptures dans son jardin. Cafetière géante, dragon, papillons… On lui doit aussi un ours éphémère jouant de l’orgue, sculpté au Canada dans un bloc de 23 mètres carrés de glace. Mais c’est une autre histoire. Le visiteur va de surprise en surprise, longeant la rivière de la Glâne jusqu’à une spectaculaire cascade. Une sculpture joue La Truite de Schubert, un silo a été transformé en maison, une ancienne télécabine en cabane… A l’époque, Marylène, son épouse, possédait un magasin de prêt-à-porter. Jimmy décorait ses vitrines. C’est là que sa créativité s’est éveillée. Depuis, il façonne le métal, le plie, le soude. En visitant cet ancien moulin à céréales, le couple décide d’en faire une galerie d’art. Sur la façade, le nom prémonitoire d’un ancien propriétaire, et une date: «Joseph Jacquat, 1887». De Jacquat à Y’aq’A, il n’y avait qu’un pas. Au rez-de-chaussée sont présentées des poyas en métal ajouré, illuminées, signées Y’aq’A, ainsi que des sculptures de ses amis burkinabés. Sur le sol, il a inséré ces mots, en lettres de métal: «La liberté de penser». La maison faisait aussi table d’hôtes mais, débordé par la demande, le couple préfère aujourd’hui rester discret sur cette activité. En revanche, chaque année en juillet 150 personnes viennent manger des sangliers cuits au feu de bois dans le jardin, pendant la Soirée gauloise. Et, les 16 et 17 août, on y célèbre le Festival Y’aq’A, avec un bal géant dans les foins (ambiance années 60 à 80). Entrée libre. Jimmy aime les rencontres franches, se dit «à 90% contre l’informatique, qui rend les gens antisociaux». Il n’a pas fini de nous émerveiller et travaille en ce moment sur une sculpture de 25 mètres de haut, une girouette sur le thème du temps.