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Cinéma: Ken Loach en mode mineur

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Jeudi, 17 Juillet, 2014 - 05:51

Huit ans après une Palme d’or obtenue pour Le vent se lève, belle évocation de la guerre civile qui mit l’Irlande à feu et à sang dans les années 20, Ken Loach revenait en mai dernier à Cannes pour présenter un film se déroulant une dizaine d’années plus tard dans le comté de Leitrim. Après un long exil new-yorkais, Jimmy Gralton revient au pays. La guerre est terminée, l’heure est à la reconstruction et à l’espoir d’une vie enfin paisible. Militant communiste, Jimmy accepte, sous la pression des jeunes de la région, de rouvrir le Hall, une salle communautaire dévolue à la pratique de la danse et de la boxe, ainsi qu’à l’enseignement de la poésie et du chant.

«L’éducation appartient à la sainte Eglise», éructe alors un curé qui voit en Jimmy un diable prompt à corrompre la jeunesse. En prime, l’Irlandais a ramené des Etats-Unis une passion pour le jazz, une musique noire donc décadente, estime l’homme en soutane, qui décide de partir en croisade contre cet ennemi que l’«on ne peut même pas acheter: il n’est ni cupide ni égoïste».

Dans une séquence au montage alterné facile, Loach oppose la ferveur réconciliatrice d’une danse à un discours castrateur du curé. Facile, le mot est juste. Jimmy’s Hall est en effet un film facile, car manichéen dans son discours anticlérical, sans aspérités, paresseusement filmé et enchaînant les flash-back poussifs. On est loin du souffle romanesque qui transcendait Le vent se lève. L’histoire de Jimmy Gralton (1886-1945), qui apparaît au final comme anecdotique, aurait mérité un traitement plus radical.

 

«Jimmy’s Hall». De Ken Loach.
Avec Barry Ward, Simone Kirby et Jim Norton.
Grande-Bretagne/France, 1 h 46.

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