Fribourg. Pendant Les milongas de la Lorette, on s’adonne à la danse la plus sensuelle du monde en plein air, au cœur de la nuit.
Sous la chapelle de Lorette, au pied d’une falaise, au bout d’un sentier illuminé par des bougies, on a dressé une piste de danse en pleine nature. Elle offre un point de vue inédit sur la Basse-Ville de Fribourg. Tout près paissent les moutons… La professeure de danse Sonja Zwimpfer a créé ces soirées magiques de tango en 2012 avec son partenaire David Arnold. On peut y venir seul, ou en couple. Le prix de participation est de 15 francs. Un petit buffet et des rafraîchissements sont à la disposition des danseurs et, parfois, des démonstrations sont organisées juste avant la soirée, pour les néophytes. Ces milongas (des bals) se déroulent en une succession de tandas, à savoir des suites de quatre ou cinq morceaux de musique de même style. La tradition veut qu’on partage toute une tanda avec le même partenaire. Le tango crée une connexion entre les danseurs, qui doivent être à l’écoute l’un de l’autre. Lorsqu’on les regarde, chaque couple est un peu dans sa bulle, absorbé par un dialogue secret. Il y a celui qui mène, et celui qui suit. Le premier propose un mouvement, le second y répond, en le traduisant dans son propre langage corporel. «Ce n’est pas toujours l’homme qui mène, précise Sonja Zwimpfer. Et on peut aussi imaginer que deux hommes ou deux femmes dansent ensemble.»
Un DJ concocte le menu musical de ces soirées inoubliables. Il puise généralement dans l’âge d’or du tango argentin, les années 30 d’Osvaldo Pugliese, de Carlos di Sarli ou de Rodolfo Biagi… Lorsque Buenos Aires comptait, dit-on, 1000 orchestres. «Chaque fois qu’on nous invite à danser, on doit accepter d’aller vers l’inconnu», se réjouit Sonja Zwimpfer. Cela veut dire qu’on ne sait pas ce qui va arriver. L’âge, le niveau social de la personne, plus rien n’entre en ligne de compte. Seule importe la danse. Il faut savoir s’ouvrir à l’expérience, être disponible, se laisser surprendre. Et être sans attente, pour ressentir ce qui se passe, simplement, ce qui passe d’un danseur à l’autre. Comme dans la vie.»
Le 3 août prochain, on dansera à la Lorette. Mais les soirées des 16 et 30 août seront organisées aux Arcades, dans la vieille ville. En cas de mauvais temps, le bal a lieu à l’intérieur. Pour les détails, il faut toujours s’en référer au site internet des organisateurs.