L’art de savoir partir au bon moment. Satisfait du travail accompli – on le comprend –, Philippe Duvanel quittera la direction du festival lausannois BD-FIL à l’issue de sa dixième édition, qui se tiendra dans la capitale vaudoise du 11 au 14 septembre. Devenue, sous sa direction, un rendez-vous incontournable de la rentrée littéraire, la manifestation avait déjà annoncé son hôte d’honneur, et pas des moindres. C’est en effet le Français Lewis Trondheim, à la bibliographie aussi pléthorique que ses apparitions publiques sont rares, qui sera cette année l’ambassadeur de BD-FIL, alors qu’il vient de mener à terme, avec Joann Sfar, sa mythique série Donjon. L’ancien cinéma Romandie accueillera, avec Promenade au Trondheimland, une exposition inédite, que Philippe Duvanel présente comme «ludique et interactive».
Autre accrochage qui devrait attirer les foules, Les mondes de Gotlib occupera l’Espace Arlaud avant l’ouverture du festival et sera visible durant tout le mois de septembre. Créée par le Musée d’art et d’histoire du judaïsme, à Paris, cette vaste rétrospective célèbre non seulement le talent insolent du dessinateur de la Rubrique-à-brac et de Superdupont, mais revient également, à travers de nombreux documents, sur sa jeunesse, marquée par la persécution nazie et le destin tragique de son père, qui mourra dans le camp de Buchenwald.
A signaler encore, parmi la dizaine d’autres expositions proposées par BD-FIL, un projet de commande réunissant le travail de quinze bédéistes et illustratrices suisses sur le thème du regard des femmes sur les hommes, ainsi qu’une spectaculaire installation autour du roman graphique muet réalisé par Joe Sacco, héraut du BD-reportage, sur la Première Guerre mondiale.
