ils ont en commun d’avoir fomenté tous les deux leur télé hebdo perso, Le Pen et Blocher, juste à quelques mois de différence, 2006 pour le premier, 2007 pour le second: Journal de bord pour l’un, TeleBlocher pour l’autre. S’il y en a un qui a copié le concept, c’est donc forcément Blocher. Je le dis parce que ça fait toujours bisquer l’UDC quand on compare leur vieillard nationaliste à celui des Français.
Mais, dans l’histoire de la fournée (pour ceux qui étaient sur Mars: évoquant des artistes, Noah ou Bruel, boycottant les villes FN, Jean-Marie a fait de l’humour, disant que «la prochaine fois, on fera une fournée»), c’est la blonde qui m’a intéressé, point de vue télé.
Parce que le principe du Journal de bord comme de TeleBlocher, c’est d’abord la reptation absolue, grotesque, de l’animatrice ou animateur qui pose les questions, relance, propose les sujets genre comme ça, on cause cool et cash avec Big Chief, à bâtons rompus (sur la tronche des Nègres, des Juifs et des Arabes qu’on les rompt, les bâtons, hé, je blague, c’est pour rire).
Faut la voir, Marie d’Herbais de Thun (c’est le nom de la fille qui interroge Le Pen), militante FN depuis ses 13 ans, lui cirer les pompes – je dis ça pour pas être grossier – en l’incitant à sortir sa blague antisémite, au Jean-Marie. Faut le voir, le gugusse en face de Blocher, boire ses paroles avec des mines molles de j’ai tellement de bol de parler à un génie.
Ça donne envie de faire du journalisme au fond. Questionner, agacer, révéler leurs télés extrémistes au sens quasi photographique: faire voir pour comprendre.
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