Deux Norvégiens retracent la traversée du Pacifique en radeau de Thor Heyerdahl dans un film coproduit par la société DCM, basée entre Berlin et Zurich.
HISTOIRE Les aventuriers sont tous fous (ou presque). Lorsque, en 1947, le Norvégien Thor Heyerdahl décide de traverser l’océan Pacifique, du Pérou en Indonésie, sur un radeau uniquement constitué de rondins et de cordes, la communauté scientifique le croit suicidaire. Mais Heyerdahl est convaincu que le défi est réalisable, et compte bien le prouver afin de valider sa théorie faisant des Indiens d’Amérique du Sud, et non de tribus asiatiques, les ancêtres des Polynésiens. Le 28 avril, il quitte Lima avec un équipage de cinq hommes.
En 1950, deux ans après la publication d’un best-seller, l’anthropologue signait un documentaire réalisé à partir d’images 16 mm captées durant son périple. Des sources de première main à partir desquelles Joachim Rønning et Espen Sandberg ont pu reconstituer très fidèlement l’odyssée du Kon-Tiki. Très académiquement, diront les grincheux. S’ils n’ont certes pas résisté à accentuer certains effets dramatiques, comme lors du coup de fil d’adieu de Heyerdahl à sa femme, leur mise en scène a, par contre, le mérite de ne jamais chercher l’épate, mais de se concentrer au mieux sur cette aventure humaine intense qui verra l’équipage passer par tous les états d’âme. Huis clos fort efficace, Kon-Tiki est un excellent film d’aventure de même qu’un subtil thriller psychologique au suspense diffus, les réalisateurs se concentrant autant sur les regards et les longueurs de barbes que sur l’action à proprement parler. Très à l’aise en mer, Rønning et Sandberg vont d’ailleurs y rester puisqu’ils ont été choisis pour réaliser le cinquième épisode de la franchise Pirates des Caraïbes.
De Joachim Rønning et Espen Sandberg. Avec Pål Sverre Hagen et Anders Baasmo Christiansen. Norvège/Danemark/Grande-Bretagne, 1 h53.