Impossible de rouler à 130 km/h lorsqu’on est au volant d’une Ferrari; à 50, on a l’impression de reculer; les plus dangereux, ce sont les autres; j’ai fait une course à 180 et je me suis bien éclatée; c’est absurde que la vitesse soit limitée dans les villages lorsqu’il n’y a personne. Ce genre de petites phrases, on pourrait les reprendre à l’infini, mais on s’arrêtera là. Documentaire militant réalisé dans les stages de récupération de points que doivent suivre les conducteurs français ayant commis plusieurs infractions, Tout est permis brosse un portrait sidérant d’hommes et de femmes pour la plupart inconscients.
«Se déplacer vite pour avoir du plaisir, on est dans la débilité mentale», résume d’ailleurs avec beaucoup d’à-propos un professeur honoraire faisant partie des spécialistes interviewés. Coline Serreau a eu l’idée de ce film après avoir elle-même suivi un stage. Prenant conscience de son comportement au volant, elle a décidé de dévoiler au grand jour cette vérité: la voiture, parfois, rend con. Derrière un volant, les comportements changent. Si Tout est permis n’est pas un grand documentaire de création, il est même visuellement moche, il a au moins ce mérite: expliquer de manière concrète les dangers de la route et de la vitesse.
«Tout est permis». De Coline Serreau. France, 1 h 36.