Gondo. Trouver de l’or dans la rivière Grosses Wasser et visiter les anciennes mines sur la montagne, c’est possible avec Rolf Gruber, garde-frontière et orpailleur.
Très longues bottes en caoutchouc et chapeau noir vissé sur la tête, Rolf Gruber, garde-frontière et orpailleur passionné, entre dans la Grosses Wasser d’un pas décidé. Le soleil brille ce premier mercredi d’été, mais l’eau est très froide. Il plonge une sorte de grande assiette creuse – un pan américain en plastique noir – dans l’eau de la rivière qui coule au-dessus de Gondo, village frontière avec l’Italie. Il vient de la remplir de sable et de gros cailloux trouvés non loin, en creusant sous un rocher avec une pelle. Agile, il répète son geste à plusieurs reprises, se débarrassant au fur et à mesure des gros cailloux et du sable. Et puis, soudain: «Regardez, il y a trois paillettes d’or. L’or est l’élément le plus pesant, il reste au fond de l’assiette.» Il ne lui a pas fallu cinq minutes pour faire cette découverte. «Si l’on trouve de l’or du premier coup, il faut creuser une seconde fois.» Moins de dix minutes plus tard, trois autres paillettes brillent timidement au fond du pan. «L’or de Gondo vaut 500 francs le gramme. Il vient des anciennes mines, plus haut sur le flanc de la montagne.»
A la retraite dès le 9 août, ce fonctionnaire de 58 ans se consacrera désormais entièrement à ses activités d’orpailleur, d’accompagnateur en moyenne montagne et de guide des mines d’or de Gondo, des activités qu’il pratique durant son temps libre. «Il existait douze filons principaux et une cinquantaine de galeries s’enfonçant dans la montagne, longues de 200 à 400 mètres», explique le solide Valaisan. Les mines étaient probablement déjà exploitées au Moyen Age, mais c’est en 1648 que Kaspar Jodok Stockalper, puissant et riche homme d’affaires valaisan, reprendra l’exploitation de l’or. On y trouvera jusqu’à 500 grammes d’or par tonne. Mais les réserves s’épuisent. Les Stockalper abandonneront la concession; elle sera reprise en 1840 par des investisseurs français qui emploieront jusqu’à 500 personnes, avant de les licencier en 1887, car les filons ont tari. Aujourd’hui, Rolf Gruber emmène les curieux dans les mines où tant d’hommes ont sué. Il les connaît comme sa poche, lui qui s’est installé à Gondo voilà plus de trente ans. Une demi-heure de marche suffit pour atteindre les galeries les plus proches. «Certaines sont vieilles de 600 à 700 ans, le bois est pourri, il faut faire très attention de ne rien toucher. Dans d’autres, il faut bien regarder où l’on met les pieds, car il y a des trous de 20 mètres de profondeur et, au fond, de l’eau froide. D’autres, en revanche, sont facilement accessibles aux familles et aux enfants.»
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