C’est une rétrospective foutraque qui part dans tous les étages et directions du tortueux musée parisien d’art et d’histoire du judaïsme. Elle est ainsi en phase avec les sens, contre-sens et non-sens de Marcel Gotlib, grand auteur de petits mickeys (lisez dessinateur de BD). Organisée pour les 80 ans de Gotlib, la rétrospective est intéressante par son lieu de présentation. Issu d’une famille juive de langue hongroise marquée par la déportation, Marcel Gotlib doit bien sûr beaucoup à sa culture. Comme la place essentielle du traitement du texte et de la lettre. Ou l’humour nourri de dérision, d’absurde, de jeu de langage, de satire, ainsi que d’un tragique de l’existence qui se lit en creux dans les cases du maître.
Les magazines Vaillant, Pilote, L’Echo des Savanes, Fluide Glacial: tout le parcours de Gotlib est au rendez-vous, sur 150 planches originales jamais exposées. Des archives photo, écrites et audiovisuelles complètent le récit, ainsi que les influences décisives de René Goscinny, Franquin, Harvey Kurtzman, les Marx Brothers ou les Monty Python. Les complices Fred, Reiser, Mandryka, Bretécher et Solé ne sont pas oubliés.
Les mondes de Gotlib». Paris, Musée d’art et d’histoire du judaïsme. Jusqu’au 27 juillet. www.mahj.org
