Récit Construire un roman est un art de vivre. La phrase est de Roland Barthes, le guide vagabond de Colette Fellous qui l’accompagne dans un nouveau récit que la romancière française née dans cette Tunisie qui lui colle à la peau et à l’âme tisse comme une Pénélope heureuse de tenir le fil de l’histoire. La révolution tunisienne de 2011, et un coup de fil de Jeff, l’amoureux américain de ses 20 ans, sont le prétexte d’un voyage à l’envers, limpide, enveloppant et labyrinthique entre Paris et Tunis, l’amour et l’oubli, la littérature et la psychanalyse, la sensualité et l’intellect. On y voit la naissance d’une femme, d’une écrivaine. La coupure, à l’âge de 17 ans, d’avec ce pays qu’elle pensait le sien. Le dernier séminaire de Barthes, son enseignement si peu orthodoxe, l’accompagne sa vie durant. Elle lui rend ici un hommage vibrant. On écrit pour revenir.
De Colette Fellous. Gallimard, 204 p.