Dans «Un bon fils»,le philosophe et écrivain français raconte une enfance traumatisée par un père violent et tyrannique. Du grand art.
Récit Il y a des livres que l’on doit écrire et que l’on lâche d’un coup, à 20 ans. Il y a des livres que l’on doit écrire et que l’on met toute une vie à mûrir, à affûter. Plus de trente ans après Le nouveau désordre amoureux ou Lunes de fiel, Pascal Bruckner, 65 ans, livre un impeccable autoportrait de l’auteur en fils d’un tyran domestique dont l’unique et inestimable cadeau fut qu’il lui permit de «penser mieux en pensant contre lui».
Placé sous le signe d’Ingmar Bergman – «Les forces créatrices accourent quand l’âme est menacée» –, Un bon fils raconte une enfance bercée par les hurlements de parents désaccordés, la tyrannie de l’un, sa «remarquDans «Un bon fils», le philosophe et écrivain français raconte une enfance traumatisée par un père violent et tyrannique. Du grand art.
Bruckner a attendu le décès de son père, en 2012, treize ans après sa mère, pour livrer ce texte frontal, impeccable, brûlant et dépassionné, heureux. Enfant, pour se protéger, le fils regarde le père comme un original folklorique. Très vite, plonge dans la lecture, l’écriture, embrasse Paris, fuit en Amérique, en Asie, devient père à son tour, attend six mois avant de l’annoncer à ses parents, s’identifie à ceux que son père détestait. Les questions qu’il pose sont universelles. Qu’est-ce qu’un bon père? Comment sortir de son enfance? «Par la révolte et la fuite, mais surtout (…) en multipliant les passions qui vous jettent dans le monde.»
«Un bon fils». De Pascal Bruckner. Grasset, 250 p. Au Salon du livre de Genève le 2 mai à 16 h sur la scène de «L’Hebdo» et le 3 mai à 12 h en duo avec Luc Ferry sur la scène L’Apostrophe.