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Quiche aux lardons chez Jean-Christophe Rufin

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Jeudi, 9 Avril, 2015 - 06:00

Rencontre.Le romancier, pionnier de l’humanitaire, ancien ambassadeur de France, livre «Check-point», un onzième roman qui plonge dans les ambiguïtés des motivations humanitaires. Il a accueilli «L’Hebdo» dans son refuge de Saint-Nicolas-de-Véroce, en Haute-Savoie.

Il avait prévenu. Le bouledogue anglais de sa fille déboule dans nos pattes une fois poussé la porte de la bâtisse posée à 1400 mètres au-dessus de Saint-Nicolas-de-Véroce, en Haute-Savoie. Normal, on amène Gruyère et saucisson parce qu’on se doute bien que, malgré le week-end pascal, il n’est pas très lapins en chocolat. Bien vu: il est à la cuisine en train d’enfourner une quiche aux lardons. Dans l’entrée, le baudrier de son copain l’écrivain Sylvain Tesson, qui logeait chez lui au moment de sa chute à Chamonix. Jean-Christophe Rufin espère qu’ils pourront «bientôt» reprendre leurs escapades. Au mur, des tableaux peints par lui, le glacier d’Argentière ou le chien de la maison. Depuis les fenêtres, l’aiguille de Bionnassay, les dômes de Miage et du Goûter, qui mènent au mont Blanc. A l’étage, la mezzanine où il écrit le matin avec sa petite table, son chevalet, un matelas. Par terre, un tableau représentant une femme nue allongée – Azeb, sa femme.

«Des réserves dans la grange»
Sa maison est une ancienne grange abandonnée du village entièrement démontée et remontée dans les années 80. Après le Goncourt obtenu en 2001 pour Rouge Brésil, il cherchait un nid à la montagne. Il avait hérité d’une maison dans le Berry mais c’était «trop plat». Il passe ici les deux tiers de l’année, s’y enfermant l’hiver pour écrire et se mettant aux abonnés absents d’un mail automatique laconique («L’hiver approche. C’est le moment propice pour écrire les livres. N’espérez pas recevoir de réponse à votre mail.»). Il a d’ailleurs déjà terminé son roman à paraître dans un an parce qu’il est «comme les paysans», il aime «avoir des réserves dans la grange». Il en ressort au printemps pour accompagner la sortie desdits livres, puis y revient la saison de juin à septembre en enchaînant vélo et alpinisme avec ses copains de Saint-Gervais ou de Chamonix, la bande à Sylvain Tesson et Christophe Raylat, patron des Editions Guérin, notamment. En septembre, cap sur Paris et son appartement du VIIe arrondissement pour les obligations liées à l’Académie française, où il a été élu en 2008, et des excursions dans toute l’Europe pour suivre les traductions de ses romans et répondre aux invitations de conférences.

Sa passion pour la montagne est née en suivant sa première fiancée, une étudiante en médecine, dans le chalet de ses parents à Tigne. Il s’inscrit au Club alpin de Saint-Gervais, se fait initier par le guide Philippe Gabarrou, et ne décroche plus. Il aime le Cervin, qu’il a fait par la voie italienne, parce que «c’est une montagne pleine d’histoires humaines, plus encore que le mont Blanc». Jean-Christophe Rufin, 62 ans, est un mélange fascinant, au visage à la fois buriné et juvénile, au physique affûté qui transpire intelligence, sagesse et une sorte de mélancolie ancienne, d’une gentillesse extrême mais tranchant dès que pointe la moindre hypocrisie, viril et mère poule, académicien, ambassadeur de France, écrivain lauréat de tous les prix, figure couverte d’honneur de la génération French doctors mais d’une simplicité déconcertante.

Une époque qui se clôt
C’est l’an dernier qu’il s’est rendu compte que la page du French doctor, justement, était tournée. Il était parti passer de longues semaines dans un hôpital du Burundi. «C’était un moment étrange. Je suis toujours compétent mais je me suis rendu compte que cette démarche n’était plus absolument pertinente pour moi, ni pour les autres. J’avais besoin de cela pour clore une époque. On ne remonte pas le temps.»

La fin d’une histoire de plus de trente ans qui l’a poussé en Afrique durant ses études de médecine, dans un hôpital en Tunisie pour son service militaire puis dans les bras de l’humanitaire. Qui passe par la découverte de Médecins sans frontières (MSF), le terrain, le choc de la famine éthiopienne des années 80, son «premier véritable engagement humanitaire», au retour duquel il écrit Le piège humanitaire, qui le pose en théoricien incontournable de ce genre d’actions, les missions politico-humanitaires, des péripéties complexes et passionnelles avec MSF et la figure symbolique de Kouchner, puis Action contre la faim, qu’il a encore présidé entre son Goncourt et son poste d’ambassadeur de France au Sénégal. «J’ai été un acteur jamais dupe de l’action. Je n’ai jamais cru au pouvoir, en la carrière. L’action permet de pénétrer d’autres mondes. Je n’ai finalement fait que des choses pour l’écriture.»

Tout comme Asmara et les causes perdues, Check-point, 11e roman et 18e livre de Rufin, plonge dans l’ambiguïté de l’univers humanitaire. Check-point raconte le périple de quatre hommes et une jeune femme, Marc, Alex, Lionel, Vauthier et Maud, embarqués dans un convoi parti de Lyon pour la Bosnie en plein hiver 1995. Au fur et à mesure de l’avancée des deux camions, les motivations cachées des uns et des autres éclatent au grand jour et la cargaison a priori inoffensive de nourriture et de médicaments se transforme en contenu explosif qui fait éclater un conflit mortel entre Maud et ses compagnons de route. Huis clos dense et tendu, dur et passionnel, page turner efficace et romanesque, Check-point plonge dans les souvenirs de l’auteur – des réfugiés cachés dans les fours à charbon de la centrale thermique de Kakanj à l’arrêt, le regard amoureux d’un jeune appelé français pour une jeune fille blottie dans le noir, la libération de onze otages français de l’association Première urgence détenus par les Serbes de Bosnie, la traversée du Sahel, des années auparavant, au volant d’un camion Renault – tout en lui permettant de mettre en scène la manière dont l’humanitaire est récupéré par les Etats, les polices, les mafias ou les simples individus, menant au deuil inéluctable de l’humanitaire classique. «De quoi les «victimes» ont-elles besoin? De survivre ou de vaincre? Que faut-il secourir en elles: la part animale qui demande la nourriture et le gîte ou la part proprement humaine qui réclame les moyens de se battre? Je vois ce livre comme une radiographie de l’humanitaire aujourd’hui. Le périple de ce camion permet d’évoquer différentes manières de porter secours: la nourriture et l’aide de premier secours, le matériel pour rendre leur autonomie aux populations, ou l’aide à se battre pour se libérer. En écrivant, je pensais à un concert organisé par Kouchner avec Barbara Hendricks à Dubrovnik. Tout était prêt, mais les Croates refusaient de lever le rideau parce qu’ils ne voulaient pas un concert «pour la paix», comme il était intitulé, mais un concert «pour la victoire»… L’humanitaire pacifique dont nous avons rêvé cède désormais souvent la place à un engagement militaire. Pour secourir les populations libyennes, syriennes, ukrainiennes, la communauté internationale s’est résolue à les armer…»

Lui ne sait pas s’il serait Alex, qui a caché dans le camion du matériel pour remettre en route la centrale thermique, amoureux d’une Bosniaque qu’il va retrouver, Marc, qui a lui l’intention de faire sauter un pont, ou même Maud, 21 ans, amoureuse du boss du convoi, qui tombe de haut lorsqu’elle découvre que tous ne partagent pas ses idéaux. «Des Maud, il y en a des milliers. C’est un profil récurrent dans l’humanitaire, mélange de volonté, de sacrifice, de naïveté. Check-point est aussi un roman d’éducation, et il n’y a d’éducation que si l’on trouve ce qu’on ne cherche pas.»

Le mélange inavouable entre amour et humanitaire, il l’a connu: c’est à Addis Abeba, la capitale éthiopienne, qu’il rencontre Azeb, fille d’une grande famille amhara, il y a trente ans. Ils se sont mariés trois fois, ont divorcé deux fois. «La vie nous a parfois éloignés mais je suis toujours revenu vers elle. Je suis un mari un peu absent mais qui prend pas mal de place, même quand il n’est pas là…» Azeb a fondé une agence littéraire à Paris, ils ont deux filles de 22 et 20 ans. De sa première femme franco-russe, l’écrivain a un fils de 37 ans prénommé Maurice, comme son grand-père, et deux petits-enfants. «Mon fils est mon premier lecteur. Il est très cash, me fait changer mes fins lorsqu’elles manquent de force.» Sa réputation de séducteur, il l’assume. «Tant qu’à faire, dans les relations humaines, autant explorer ce domaine-là. J’aime séduire, peut-être, mais davantage encore être séduit. Et les deux vont souvent de pair. J’aime la compagnie de quelques hommes, qui sont mes amis, mais je déteste les sociétés d’hommes, armée, couvent, clubs. Les femmes m’ont appris beaucoup plus de choses et d’abord à comprendre les êtres humains.»

Un père absent
Difficile de ne pas penser alors à son enfance sans père: vétérinaire, celui-ci disparaît de sa vie lorsqu’il a 1 an. Pendant dix ans, jusqu’à ce que sa mère le prenne à Paris avec elle, Rufin grandit à Bourges auprès d’un grand-père médecin, raide et mutique, survivant des camps nazis qu’il a «passionnément» aimé, faute de choix. Il ne revoit son père qu’à l’âge de 18 ans, par hasard, en tombant sur sa demi-sœur en allant se faire vacciner dans un dispensaire. «Ce n’était pas un homme intéressant. Je ne regrette pas de n’avoir pas grandi avec lui. Grandir sans père favorise l’imaginaire.»

«Né dans la médecine», il y replonge à 16 ans, ébloui par la première greffe du cœur du professeur Barnard, avant qu’il se «libère du joug médical» par l’humanitaire et, enfin, la littérature, par besoin de «percer le vernis du rationnel». Il écrit son premier roman, L’Abyssin, à l’âge de 42 ans. Suivent, nourris de ses voyages et de ses rencontres, de ses rages et de ses rêves, des romans historiques palpitants (Rouge Brésil, Sauver Ispahan, Le grand cœur, Le collier rouge), une fiction sociale (La salamandre), des thrillers terroristes (Le parfum d’Adam, Katiba), une dystopie (Globalia), un récit de voyage best-seller (Immortelle Randonnée: Compostelle malgré moi) et des Mémoires francs (Un léopard sur le garrot) qui, tous, rôdent sur la frontière entre l’ici et l’ailleurs, le connu et l’inconnu, le rassurant et le dangereux. «Je crois fermement en un au-delà dans le présent, un domaine situé non pas après la vie mais derrière elle. Qu’on l’appelle le rêve, l’imaginaire, la création, il existe et je le fréquente assidûment.» Cette phrase figure à la fin d’Un léopard sur le garrot, qui tire son titre d’un poème de Senghor évoquant un cheval «courant et ruant aux étoiles», rongé d’un «mal sans nom» et comme saisi au garrot par un léopard. «J’ai plus de questions que de réponses. Mais ce sont de bonnes questions.»

Pas de café après la quiche: il va s’entraîner au tir au pistolet dans la vallée avec son Morini de fabrication suisse et la pratique ne supporte aucun tremblement intempestif. «Les Suisses sont forts au tir.» Il songe à se lancer dans la compétition. ■

«Check-point». De Jean-Christophe Rufin. Gallimard, 400 p. Il sera samedi 2 mai au Salon du livre de Genève.

Pour voir la galerie images de notre visite chez Jean-Christophe Rufin, cliquez ici.


Ses trois vies, ce qu’il en dit

«French doctor»
«Je dois tout à l’humanitaire, qui m’a permis de dépasser l’aspect très scientifique de la médecine pour vivre une appréhension du monde dans sa globalité. J’ai apporté au domaine une réflexion sur son histoire, son évolution. J’ai été un des premiers à théoriser sur le piège humanitaire, les dangers de la récupération politique. L’humanitaire m’a permis d’allier la médecine et le rôle social, donc l’engagement.»

Ambassadeur
«J’ai beaucoup aimé occuper cette fonction que l’on m’a proposée sans que je l’aie sollicitée. J’ai aimé que cela s’arrête aussi. Cela a représenté beaucoup de travail, de rencontres, de temps perdu, d’émotions, de paysages et donc de livres à venir. J’ai fait du bon boulot au Sénégal, ce sont trois ans (de 2007 à 2010) qui ont marqué là-bas, mais sans doute pas comme on l’attendait d’un diplomate…»

Ecrivain
«Je suis un raconteur d’histoires et j’en suis fier. Mes livres ne finissent jamais vraiment mal parce qu’à mes yeux l’écriture n’est pas un instrument de désespérance mais un moment de partage. Le style, la structure sont pour moi subordonnés à l’histoire. J’ai voulu écrire très tôt. C’est arrivé tard. J’ai écrit mon premier roman à 42 ans, il a été publié lorsque j’en avais 45. Impossible d’arrêter. Mais écrire ne va pas sans vivre, aussi, pour nourrir l’un de l’autre.»

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Des cinéastes lancent un appel pour la défense de leur art

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Des cinéastes européens ont lancé jeudi à Rome un appel pour favoriser la diffusion de leurs œuvres dans toute l'Europe, en taxant par exemple les acteurs d'internet, désormais protagonistes majeurs de l'industrie du cinéma. Durée:00:53

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Jeudi, 9 Avril, 2015 - 19:35
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A Moscou, la bibliothèque Lénine, joyau de la littérature russe

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Elle est moins connue que d'autres établissements mais la bibliothèque nationale de Russie est la deuxième au monde derrière celle du congrès américain. 44 millions de références en plus de 360 langues et plus de 350.000 ouvrages rares sur ses étagères, la bibliothèque Lénine, tel était son nom à l’époque soviétique, est un trésor national qui a traversé les époques. Certaines plus sombres que d'autres. Notamment sous le communisme où nombre d'ouvrages étaient censurés et placés dans un "fonds spécial". Durée: 03:10

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Vendredi, 10 Avril, 2015 - 10:47
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Mali: Tombouctou reconstruit ses mausolées

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Dans le cadre du programme de réhabilitation du patrimoine culturel de Tombouctou initié par l'UNESCO, les mausolées détruits lors de l'occupation djihadiste en 2012 sont en cours de reconstruction. Ce sont les maçons de Tombouctou qui sont chargés de reproduire à l'identique les 14 édifices classés au patrimoine mondial à l'aide des techniques de construction traditionnelle. Durée:01:14

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Vendredi, 10 Avril, 2015 - 13:57
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Mandat d'arrêt contre le jeune chanteur Justin Bieber

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Un juge argentin a lancé un mandat d'arrêt contre Justin Bieber au cas où le chanteur canadien viendrait en Argentine, à la suite d'un incident dans une boîte de nuit de Buenos Aires en 2013, a-t-on appris de source judiciaire.

Le tribunal demande aussi l'arrestation du garde du corps. Un photographe, Diego Pesoa, accuse Justin Bieber et l'un de ses gardes du corps de l'avoir frappé alors qu'il voulait prendre une photo de la star qui était en train de quitter la boîte de nuit du quartier de Palermo Hollywood.

Le site internet FarandulaShow (http://www.farandulashow.com) publie une copie de la décision du juge, datée du 8 avril, ordonnant l'arrestation de M. Bieber qui a refusé de répondre aux questions de la justice argentine.

En novembre dernier, un autre juge avait donné deux mois à Justin Bieber, aujourd'hui âgé de 21 ans, pour se présenter devant la justice à Buenos Aires afin d'être entendu sur cet incident. Fin janvier, le chanteur canadien a été convoqué au commissariat à Toronto, accusé d'avoir agressé le chauffeur d'une limousine le mois précédent.

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Vendredi, 10 Avril, 2015 - 20:43
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Lucerne rend un dernier hommage à l'artiste Hans Erni

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La cérémonie publique en hommage à feu l'artiste Hans Erni s'est déroulée vendredi à Lucerne. Le peintre et graphiste lucernois s'est éteint le 21 mars à 106 ans.

Selon la volonté de l'artiste, la cérémonie a eu lieu dans le Musée des transports, qui abrite aussi le Musée Hans Erni. Le trafic et la technique étaient des thèmes souvent traités par l'artiste, comme le sport, la nature, la paix, la mère et l'enfant.

Durant la cérémonie, plusieurs personnalités ont évoqué la vie et l'oeuvre de l'artiste lucernois. L'ancien conseiller fédéral Moritz Leuenberger a rappelé que Hans Erni était passé du statut d'artiste d'Etat à celui d'ennemi de l'Etat en raison de ses positions politiques marxistes.

Le président du gouvernement lucernois Reto Wyss a souligné de son côté les liens étroits qui unissaient l'artiste à Lucerne. Sa patrie ne lui a toutefois pas toujours rendu la vie facile en raison de ses opinions politiques.

Hans Erni est né le 21 février 1909 à Lucerne. L'exposition nationale de 1939 à Zurich marque le début de sa notoriété en Suisse grâce à une peinture murale de 100 mètres de long intitulée "Die Schweiz, das Ferienland der Völker" (La Suisse, pays de vacances des peuples).

Après la Deuxième Guerre mondiale, il devient marxiste. Cet engagement le prive durant 20 ans de commandes des pouvoirs publics. Le régime de terreur de Staline et le comportement dogmatique des communistes lui font ensuite changer d'opinion.

L'artiste lucernois a été honoré à plusieurs reprises. Il a notamment reçu le Grand Prix Europe arts plastiques (1982), la Médaille de la Paix des Nations Unies (1983), le prix du meilleur timbre-poste mondial (1988) et une médaille d'or pour l'ensemble de son oeuvre par le Comité international olympique (1992).

En 2004, Hans Erni est devenu citoyen d'honneur de la ville de Lucerne. En 2005, il a reçu à Saint-Paul-de-Vence (F) une médaille d'honneur pour l'ensemble de son oeuvre. La même année, il a été récompensé par un "LifetimeAward" dans le cadre des SwissAwards.

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Vendredi, 10 Avril, 2015 - 21:44
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Budapest expose les photos du chef opérateur Vilmos Zsigmond

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Le célèbre chef opérateur d'origine hongroise, Vilmos Zsigmond, qui fut récompensé par un Oscar pour le film "Rencontre du troisième type" de Steven Spielberg, a inauguré vendredi 10 avril 2015 une exposition de ses photos au musée Ludwig de Budapest. Durée: 01:19

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Vendredi, 10 Avril, 2015 - 22:32
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5000 fans de rock'n'roll se retrouvent sur la Jungfrau

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Quelque 5000 fans de rock'n'roll se sont retrouvés sur la petite Scheidegg au festival de musique Snowpenair, ont indiqué les organisateurs. Ronan Keating, Krokus ou Laura Pausini ont chauffé le public.

Pour la première fois, le festival n'a duré qu'un seul jour. L'an dernier, il avait attiré 9000 visiteurs sur le week-end.

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Samedi, 11 Avril, 2015 - 18:57
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L'écrivain et prix Nobel allemand Günter Grass est mort

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L'écrivain et prix Nobel de littérature allemand Günter Grass est mort lundi, a annoncé son éditeur sur son compte Twitter. "Le prix Nobel de littérature Günter Grass est mort lundi matin à l'âge de 87 ans dans une clinique de Lübeck", dans le nord de l'Allemagne.

Né en 1927 à Dantzig (aujourd'hui Gdansk, en Pologne), Günter Grass a été l'une des grandes voix de la génération allemande arrivée à l'âge adulte au sortir de la 2e Guerre mondiale et qui a porté la culpabilité des atrocités commises par le régime nazi.

En lui décernant la prestigieuse récompense, l'académie Nobel avait mis en avant "ses fables tragi-comiques dépeignant la face cachée de l'Histoire".

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Lundi, 13 Avril, 2015 - 11:46
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Justice: Polnareff s'estime "ridiculisé" par une publicité

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Le chanteur français Michel Polnareff a assigné lundi en justice la marque de crédit à la consommation Cetelem. Il s'estime "ridiculisé" par ses spots télévisés mettant en scène un sosie du chanteur aux lunettes blanches.

L'auteur a saisi le tribunal de grande instance de Paris pour "obtenir réparation de son atteinte au droit à l'image", a indiqué son avocate Me Viviane Simon. Elle confirmait une information du quotidien "Le Figaro".

Dans ces spots, diffusés depuis plusieurs années, "un sosie essaie d'imiter Michel Polnareff et le ridiculise", a-t-elle souligné. Michel Polnareff réclame "un million d'euros"à la BNP Paribas Personal Finance, qui gère la marque Cetelem, et à l'agence de publicité TBWA, a-t-elle précisé.

Le chanteur, qui vit aux Etats-Unis, aurait été alerté récemment de l'existence de ces spots à l'occasion de son retour en Europe pour terminer son prochain album, selon un membre de son entourage.

"Il a été horrifié, cela porte atteinte à son image de marque, à sa carrière, à sa considération, cela le déshonore", a estimé Me Simon. L'avocate a ajouté qu'on "peut faire de la parodie et de la caricature, mais jamais à des fins commerciales".

L'assignation au civil a été délivrée lundi, selon l'avocate. La société Cetelem, jointe par l'AFP, n'a pas souhaité "faire de commentaire tant qu'elle n'a pas pris connaissance de l'assignation".

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Mardi, 14 Avril, 2015 - 09:48
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Allemagne: livre de condoléances à la maison Günter Grass

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Un livre de condoléances a été déposé pour rendre hommage au Nobel de littérature allemand Günter Grass à la maison Günter Grass lundi 13 avril 2015, où a lieu une exposition dédiée au travail de l'auteur. Durée: 00:46

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Mardi, 14 Avril, 2015 - 12:18
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Sting, Johnny et "Christine and The Queens" pour ses 40 ans

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Sting, Johnny Hallyday, Patti Smith, Joan Baez, Robert Plant, Fauve et Christine and The Queens occupent le haut de l'affiche du prochain Paléo Festival de Nyon, du 20 au 26 juillet. Cette 40e édition débutera un jour plus tôt, le lundi, et attend 270'000 spectateurs.

"Pour cet anniversaire, on a décidé d'être un peu nostalgique", a expliqué mardi le programmateur Jacques Monnier, à l'annonce de la programmation. Le samedi, le festival réunira trois légendes de la musique: Joan Baez, figure du folk et du protest-song, Robert Plant, l'ex-Led Zeppelin, et Patti Smith, référence rock punk américain.

Côté francophone, Paléo alignera aussi de grands noms dont Johnny Hallyday, "icône absolue" de la chanson et du rock français qui a traversé les modes et les époques. Véronique Sanson reprendra les titres de sa période américaine. Au menu aussi le Belge Arno, Izia, Etienne Daho, Calogero, Coeur de Pirate et de nouveaux venus comme le collectif Fauve, le duo Luce & Mathieu Boogaerts et Christine and The Queens, nouvelle sensation de la pop française.

Environ 280 concerts et spectacles sont au programme. "Deux tiers des artistes viennent à Paléo pour la première fois et 55% sont issus de l'espace francophone, sans forcément chanter en français", a expliqué Daniel Rossellat, patron du festival.

Clin d'oeil aux débuts folk du festival, Joan Baez sera de retour à Nyon, après un passage remarqué en 1982. "Ces 40 ans sont aussi une opportunité de jeter un regard sur le chemin parcouru", a relevé Daniel Rossellat. Le festival, qui se tient chaque année à guichet fermé, va "friser les 6 millions de spectateurs après cette édition".

Comme chaque année, Paléo mélange découvertes et artistes confirmés. Ben Harper, Charlie Winston, Angus & Julia Stone, David Guetta et The Do seront de retour sur la plaine de l'Asse. Robbie Williams, Kings of Leon et The Script complètent les têtes d'affiche.

Révélation pop rock, les Belges de Robbing Millions constituent "un des coups de coeur" des programmateurs. Très attendus aussi Triggerfinger, des "bêtes de scène", des jeunes talents de la scène hip hop comme Kate Tempest et Alo Wala, l'Anglais Benjamin Clementine ou encore Mike Rosenberg, artiste engagé de Passenger.

Une vingtaine de groupes et d'artistes suisses sont prévus, dont le duo d'humoristes Vincent Veillon et Vincent Kucholl qui revisiteront l'histoire du festival avec "120'' présente Paléo". Cette année, le Village du monde s'arrêtera en Extrême-Orient. Les billets seront mis en vente le 22 avril.

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Mardi, 14 Avril, 2015 - 12:59
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Le photographe lausannois Luc Chessex empoche le Grand prix suisse

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Le photographe lausannois Luc Chessex empoche le Grand prix suisse de design 2015, doté de 40'000 francs. La graphiste Lora Lamm, basée à Zurich, et trois typographes alémaniques du Team '77 remportent eux aussi cette distinction.

Les cinq lauréats se singularisent par des parcours au caractère exceptionnel et novateur. La création culturelle helvétique leur doit des impulsions décisives, explique mardi l'Office fédéral de la culture dans un communiqué.

Luc Chessex a signé une des plus grandes collections de photos sur la révolution cubaine et traité par là même du pouvoir et de la vérité des images. Né en 1936 à Lausanne, il a vécu pendant 14 ans à Cuba et y a travaillé notamment pour le ministère de la culture entre 1961 et 1968.

Les prix seront remis le 16 juin lors de l'exposition "Swiss Design Awards 2015".

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Mardi, 14 Avril, 2015 - 16:41
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Mort du chanteur de soul américain Percy Sledge

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Le chanteur de soul et de rhythm and blues américain Percy Sledge, célèbre pour son tube "When a Man Loves a Woman", est décédé à l'âge de 73 ans, a annoncé mardi son agent. Le musicien est mort d'un cancer à son domicile de Baton Rouge, en Louisiane.

La chanson "When a Man Loves a Woman", le premier "single" de sa carrière en 1966, s'installa très vite en tête des charts aux Etats-Unis et est encore considérée aujourd'hui comme un des plus grands titres de la soul music.

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Mardi, 14 Avril, 2015 - 21:07
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En Côte d'Ivoire, le reggaeman Alpha Blondy est devenu conteur

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"Radio livre, radio livre..." Sur Alpha Blondy FM, un jingle évaporé annonce chaque soir la métamorphose du plus connu des artistes ivoiriens : le reggaeman aux millions d'albums vendus se mue alors en conteur pour ses compatriotes. Durée: 01:28

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Mercredi, 15 Avril, 2015 - 14:14
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L'Uruguay rend un dernier hommage à l'écrivain Eduardo Galeano

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L'Uruguay a rendu un dernier hommage mardi à l'écrivain et journaliste Eduardo Galeano, icône de la gauche latino-américaine décédée la veille, dont le cercueil a été exposé au Congrès. Durée: 01:13

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Mercredi, 15 Avril, 2015 - 15:24
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Estimation record de 130 millions de dollars pour un Giacometti

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La maison de vente Christie's va mettre aux enchères le 11 mai à New York un bronze de l'artiste suisse Alberto Giacometti estimé à 130 millions de dollars. Il s'agit de l'estimation la plus élevée jamais demandée pour une sculpture.

"L'homme au doigt", une figure de plus d'un mètre cinquante de haut, date de 1947. Il a fait partie de la même collection privée durant près de 45 ans et n'a jusqu'ici jamais été mis à l'encan, a indiqué mardi Christie's.

L'artiste grison avait déjà atteint des sommets en 2010 à Londres. Sotheby's avait alors vendu une autre de ses sculptures, "L'homme qui marche I", pour 104,3 millions de dollars, devenant brièvement l'oeuvre d'art la plus chère jamais vendue aux enchères.

La vente du 11 mai pourrait aussi permettre à Pablo Picasso de retrouver le "titre" d'artiste le plus cher du monde, actuellement détenu par Francis Bacon (142,3 millions de dollars). Sa toile "Les femmes d'Alger (Version 'Ò)", datée de février 1955, pourrait dépasser les 140 millions de dollars, selon Christie's.

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Mercredi, 15 Avril, 2015 - 21:44
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Milan: une expo à taille humaine

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Jeudi, 16 Avril, 2015 - 05:47

Malgré les scandales et les retards,le site d’Expo 2015 est (presque) prêt à accueillir les 24 millions de visiteurs attendus. Le pavillon suisse est le troisième par son importance.

L’Expo 2015 de Milan sur le thème de l’alimentation? Ah! ah! C’est «la grande bouffe» pour politiciens corrompus et entrepreneurs mafieux. Il y a un an, au plus fort de la tempête de scandales qui s’est abattue sur le chantier de l’Exposition universelle, beaucoup ont prédit un désastre total. Les travaux ont pris du retard et, au niveau des infrastructures surtout, bien des promesses ne seront pas tenues. La nouvelle ligne de métro qui aurait dû relier l’Expo à l’aéroport de Linate, notamment, n’en est qu’à ses balbutiements.

Mais, depuis l’an dernier, il y a eu aussi l’intervention de Raffaele Cantone, le Monsieur Propre nommé par le premier ministre, Matteo Renzi, pour assainir le projet: les jugements sur son efficacité sont largement positifs. Et sur le site, le rythme du chantier est passé à la vitesse supérieure. Au ciel de l’Expo, l’optimisme est de nouveau de mise. «Le dernier clou sera planté à la dernière minute, mais, vous verrez, ce sera prêt à temps», parie Andrea Arcidiacono, responsable du pavillon helvétique. «Tout ce que le public pourra voir sera terminé», tempèrent les maîtres du site...

La première impression qu’on a en foulant l’allée centrale est rassurante: celle d’un espace à taille humaine, agréable à parcourir et où on ne peut pas se perdre. Il y a là, pourtant, un nombre record de pays exposants (145), mais sur un minimum de surface, ce qui évite d’arpenter, des heures durant, des espaces aussi interminables que majestueux. Sur la tête des visiteurs le long des deux axes croisés, une toiture protectrice, comme taillée dans des voiles géantes, qui promet une température inférieure de cinq degrés à celle enregistrée à l’ombre ambiante. Détails certes triviaux mais bienvenus, quand on sait que la visite d’une grande expo vire facilement à l’épreuve physique.

En tant que directeur de Présence Suisse, Nicolas Bideau en a vu quelques autres: «Shanghai, c’était une énorme machine! Trop grand; le visiteur se perdait trop souvent. L’une des forces de celle-ci, c’est d’être ramassée. L’autre, c’est le thème, bien sûr.»

«Nourrir la planète» résonne avec les préoccupations du moment. Le souci, voire l’obsession du manger sain, le triomphe de la gastronomie et de ses stars, mais aussi le pari du développement durable et de la malnutrition qui continue de toucher 850 millions de terriens. «Prenez le sel: chez nous, nous devons faire attention à ne pas en manger trop; ailleurs, il fait encore l’objet de carences alimentaires. C’est pour cela qu’une expo universelle qui matérialise, sur le thème de l’alimentation, la rencontre des uns et des autres dans le même espace est hautement pertinente, plaide Nicolas Bideau. Ajoutez à ça que l’Italie n’est pas seulement un lieu où l’on mange bien, mais aussi où l’on pense bien la nourriture.» Le directeur de Présence Suisse n’a pas de doute: «C’est le bon moment et le bon endroit pour une telle expo. Ça va marcher!»

Une des originalités de sa conception réside précisément dans le regard transversal sur un même thème – le riz, le café, les fruits et légumes, etc. – proposé dans les neuf «clusters» auxquels différents pays sont appelés à contribuer.

Le paysage des pavillons serrés les uns contre les autres oscille entre le baroque-contemporain et le rigolobiscornu, avec le bois comme matière dominante. L’imposant pavillon suisse – troisième par sa taille après ceux de l’Italie et de l’Allemagne – se distingue par sa rigueur et la pureté de ses lignes. On aime ou pas, certains le trouveront froid. C’est en tout cas un hommage réussi à la tradition de la modernité architecturale suisse.

Ses atouts: un jardin où se reposer à l’ombre des arbres, un atelier chocolat testé avec succès au Salon du goût. Son handicap: sa proposition principale – une invitation à la réflexion sur la disponibilité des denrées alimentaires – est purement conceptuelle. Les quatre tours de verre du bâtiment principal sont remplies une fois pour toutes de pommes, de sel, d’eau et de café, mis en libre-service jusqu’à épuisement. Message: servez-vous, mais sachez que si vous prenez trop, il n’y en aura plus pour les suivants. Le pari est de le faire passer aux visiteurs. Tout comme d’en gérer le flux pour la montée en ascenseur dans les tours (il faudra réserver sa place à l’entrée du pavillon).

Pour l’aspirant visiteur de l’Expo, le plus gros souci prévisible sera celui de l’hébergement. La capacité hôtelière de Milan n’est pas immense. Et si les restaurateurs italiens résistent en général, avec un héroïsme et un amour du travail soigné qui leur font honneur, à la tentation de plumer le touriste, les hôteliers, eux, ont bien des progrès à faire. A Milan, ils ont la désagréable habitude de doubler, tripler, voire quadrupler leurs prix aux moments chauds comme celui du Salon du meuble. L’Expo ne fera pas exception. Près de la gare, nous avons même trouvé un hôtel où la chambre passera de 40 à… 400 euros dès le mois de mai.

La bonne nouvelle: des centaines de Milanais ont vu venir l’occasion et décidé de se mettre au vert durant l’expo pour louer leur appartement, notamment via Airbnb.
 


Pratique

Quand?
Du 1er mai au 31 octobre 2015.

Où?
Rho, localité au nord-ouest de Milan. Joignable en métro depuis Milan ou en train, directement depuis la Suisse, sans changement. Arrêt: Rho Fiera (depuis l’arrêt, une passerelle mène, à pied, à l’entrée principale.) En taxi: de 30 à 40 euros depuis la gare de Milan.

Combien?
Achetée avant le 30 avril (moins 20%), l’entrée pour un jour et pour un adulte coûte 27 euros. Réductions pour: les billets achetés à date flexible, les familles, les séniors, les écoles, les soirées et les forfaits de plusieurs jours. Achat sur www.expo2015.org ou aux guichets CFF.

Comment?
Le train s’impose. Les CFF ont prévu quatre trains spéciaux quotidiens à partir du 1er mai, puis cinq à partir du mois d’août. La ligne directe jusqu’à Rho Fiera permet de faire l’aller-retour dans la journée.

Dormir
Le point sensible: le prix des chambres à Milan va flamber, c’est prévu, et la capacité d’accueil de la ville est limitée. Bien des visiteurs seront donc tentés d’éviter la ville. Suisse Tourisme saisit même l’occasion pour inciter les touristes italiens à dormir au Tessin: http://expo.svizzera.it/dormi-in-ticino. Solutions: passer par un voyagiste et profiter d’un forfait avec hôtel, par exemple chez Railtour, www.railtour.ch; chercher plutôt du côté des bed and breakfast, www.bbitalia.it; ou explorer le marché alternatif: boom des offres sur www.airbnb.it.

Renseignements
A Milan: à l’Expo Gate, devant le Castello Sforzesco.
Sur la Toile: www.expo2015.org.
Pour une visite virtuelle: http://virtual.expo2015.org.


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Milan: la Scala, merveilles et exaspérations

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Jeudi, 16 Avril, 2015 - 05:48

Milanais de mère et de cœur,notre blogueur Charles Poncet savoure le privilège rare d’un abonnement à la Scala. Impressions et mode d’emploi.

La Scala est l’Italie du Nord, ses merveilles, ses travers et ses contradictions. Il fallut d’abord un monarque autrichien pour en ordonner la construction: Marie-Thérèse voulait Milan en duché de son empire, et c’est elle qui y donna libre cours au génie de Piermarini. Démolie par les bombes anglaises en 1943, mais restaurée, on y respire l’unité italienne et, à la fin d’un Nabucco admirable, les Milanais mêlent encore à leurs applaudissements ces «Evviva Verdi!» que la censure autrichienne tolérait malgré leur provocation implicite: «V.E.R.D.I.» signifiait aussi «Vittorio Emanuele Re d’Italia»…

Le rideau se lève sur la plus belle salle du monde et le fantôme de Maria Callas murmurant à jamais «Casta diva» de Norma s’éclipse en douceur avec un regard narquois sur celui de Renata Tebaldi, la rivale qui bannit Maria de la Scala pour un temps. Le ténor entre en scène, on l’imagine inquiet: le loggione – nous dirions le poulailler, ou le paradis – et ses loggionisti – «les enfants du paradis» – sont féroces, et Roberto Alagna fut sifflé si brutalement dans Aïda qu’on le remplaça aussitôt. A l’ouverture d’un Ballo in maschera affligé d’une de ces «nouvelles lectures» de notre époque décadente – déguisant Riccardo d’un costume-cravate avec en plus une bagnole et de jeunes femmes façon West Side Story se tortillant sur la scène –, comme j’ai aimé les cris de «Vergogna, vergogna!»* de ces merveilleux loggionisti!

La Scala est italienne comme le Taj Mahal est indien, mais c’est aussi l’Italie d’aujourd’hui, ses travers et ses exaspérations: passons sur l’abominable buste d’Arturo Toscanini, planté dans un foyer qui mériterait mieux – le pauvre maestro semble sculpté par Arno Breker, lui qui fut pourtant antifasciste de la première heure –, mais la terrasse – la merveilleuse terrasse de la Scala – est fermée, même l’été, pour de prétendues «raisons de sécurité» qui cachent la flemme de l’aménager et l’omnipotence de syndicats décidant à leur gré ce qu’ils accepteront ou non. En juin dernier, ainsi, pas de Così fan tutte, et tant pis pour Daniel Barenboim, les musiciens, les artistes, le public venu du monde entier! Sans le moindre avertissement – pas un e-mail, pas un mot sur le site web, pas un SMS –, un vague écriteau à l’entrée annonce: «The management regrets to inform that due to a strike…» Vaffanculo! Pas de représentation, car un syndicat a ordonné la grève!

Là où le Staatsoper de Vienne salue la joie de vivre à la viennoise, réserve les tables du foyer – sans supplément –, sert des amuse-bouches délicieux arrosés de Veuve Clicquot à un prix raisonnable, attendez-vous à la Scala à un maigre «champagne» (chinois?) cher payé, servi avec trois cacahuètes à la diable et à la rigueur un sandwich médiocre, emballé dans du plastique, façon relais d’autoroute. Une véritable honte, née du je-m’en-foutisme général qui ravage le secteur public italien.

J’oubliais: il est à peu près impossible d’avoir des placesà la Scala pour le commun des mortels! Qui n’a pas d’abonnement peut essayer de se précipiter sur le site www.teatroallascala.ità l’aube du jour de la mise en vente, mais il y a peu de chances d’y trouver des billets. On peut aussi foncer à la billetterie – pas au théâtre, ce serait trop simple: la meilleure est dans la station de métro place du Dôme… – faire la queue et tenter sa chance. Racket organisé ou délicate attention pour visiteurs venus d’ailleurs, on trouve plus facilement des billets sur les sites web étrangers. En désespoir de cause, il restera la bonne vieille combine à l’italienne: un concierge d’hôtel digne de ce nom saura trouver des places avec un «modeste supplément», qui peut aller jusqu’à 500%. A ce prix-là, le DVD devient compétitif…

La Scala, cette merveille, cet opéra qui devrait être le plus beau du monde, c’est aussi «povera Italia», pauvre Italie: admirable pays, peuplé de gens merveilleux, mais affligé d’une malédiction tenace qui l’empêche d’accomplir sa vocation. 


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Rudy Amisano, Teatro alla Scala / AP Photo
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Milan, la ville qui aime le futur

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Jeudi, 16 Avril, 2015 - 05:49

Incroyablement proche, massivement méconnue.Milan est cette terre d’invention, nourrie du miel de la Renaissance, où l’Europe centrale épouse l’«Italian touch». Vous allez visiter l’Expo 2015? Profitez-en pour la découvrir: elle a du goût.

«Aller manger du fromage dans l’un des endroits les plus moches du monde, c’est absurde!» Beppe Grillo a sorti l’artillerie lourde contre l’Expo 2015, qui ouvre ses portes le 1er mai à Milan. On l’aura compris, le leader populiste, fondateur du mouvement Cinque Stelle, a des doutes sur la pertinence de tenir, dans la capitale lombarde, une exposition universelle sur le thème «Nourrir la planète». Et surtout: il n’est pas Milanais (mais Génois).

Ecartez l’outrance du propos, il en reste quelque chose. Milan traîne une réputation de cité froide et grise. Une réputation objectivement injustifiée – «Vue d’avion, la ville est à dominante verte, c’est même une des plus vertes d’Europe, et son brouillard légendaire a disparu depuis longtemps», note Massimo Polidoro, auteur de Milan insolite et secrète. Mais l’objectivité ne peut rien en matière de réputation. D’où vient cette dernière?

Milan n’est pas pittoresque. Sa beauté ne colle pas avec le cliché d’exportation de l’Italie: plus mitteleuropéenne que méditerranéenne, plus XXe siècle que Quattrocento. Non qu’elle soit née d’hier. Elle a été, avant Ravenne, capitale de l’Empire romain d’Occident, puis épicentre de la chrétienté (édit de Milan, en 313). Elle a écrit des pages parmi les plus brillantes de la Renaissance avec Léonard de Vinci chez les princes Sforza – le château est toujours là, les machines volantes aussi, au Musée des sciences et de la technologie, sans compter la Sainte Cène dans le réfectoire de l’église Santa Maria delle Grazie. A cette époque déjà, elle voyait affluer des grands d’Europe pour un shopping mode assez pointu: celui de l’armure. Le tombé des modèles issus des ateliers de la Via degli Armorari (rue des Armuriers, derrière le Dôme) était réputé inégalable.

Mais la capitale lombarde a aussi été abondamment détruite et reconstruite. Ajoutez à cela qu’une bonne partie de ses plus intéressants trésors – comme le Museo del Novecento, Villa Necchi Campiglio – portent la marque sulfureuse des années 30.

Novecento

La gare? Ah, non, la gare est victime d’un affreux malentendu. «Elle n’est pas fasciste, elle est néobabylonienne!» s’insurge l’architecte milano-lausannois Arduino Cantàfora. Roma Termini, Santa Maria Novella à Florence sont des gares conçues dans le langage architectural fasciste. La stazione centrale de Milan, elle, a été dessinée en 1911, au lendemain de l’Exposition universelle de 1906, portée par ce souffle moderniste qui tend à la célébration d’un futur brillant. «Dans l’esprit de l’époque, les gares sont les nouvelles cathédrales laïques. L’emphase de leur langage est d’abord un hymne à la modernité.» Problème: cette emphase a été reprise à son compte par l’idéologie fasciste, et de toute façon notre époque préfère la nostalgie à la modernité. Milan, elle, aime le futur depuis toujours.

Tenez, montez sur le toit de son plus vénérable monument: comme Alain Delon et Annie Girardot dans Rocco et ses frères, offrez-vous le plaisir indémodable d’une promenade au milieu des flèches du Duomo. Que voyez-vous, entre la Madonnina et les statues de saints équilibristes? La nouvelle skyline du quartier de Porta Nuova, dominée par la flèche de la tour Unicredit: la moderne icône milanaise lorgne du côté d’Abou Dhabi.

Oubliez un instant Bramante et Le Caravage, allez-y voir (métro ligne verte, arrêt Garibaldi). Inaugurée il y a un peu plus de deux ans, la place Gae Aulenti, épicentre du nouveau quartier qui mêle bureaux, habitations et commerces, est stylée, plaisante et déjà incroyablement vivante. Cette réussite n’a pas échappé aux investisseurs qataris, qui s’étaient engagés jusqu’ici à hauteur de 40% dans le nouveau quartier: fin février, ils en sont devenus les uniques propriétaires. Dire que Milan a reculé devant l’idée de construire une mosquée pour l’Expo 2015, ont ironisé les commentateurs inquiets de voir l’émirat sunnite, qui a déjà gobé le Shard de Londres, le Carlton de Cannes ou le Schweizerhof de Berne, poursuivre sa stratégie de rachat de l’Europe. Au contraire, réjouissons-nous, ont rétorqué les optimistes: c’est la preuve que Milan la dynamique attire les investisseurs. En l’occurrence, la mise est estimée à 2 milliards d’euros.

Quoi qu’il en soit, il faut aller à Porta Nuova, pour voir un autre spectacle: celui de l’ébouriffant mariage du vieux et du neuf. C’est en effet à deux pas de l’éclatante place Gae Aulenti que se déroule Corso Como, cette rue de périphérie rétro transformée en Olympe du style grâce au flair inimitable de Carla Sozzani. «La Vénus de Milan», comme l’appelle le magazine M du Monde, a la blondeur botticellienne mais surtout le flair qui tue. Elle a tout fait avant tout le monde, y compris diriger Vogue USA avant Anna Wintour. Et quand, en 1990, elle a ouvert son enseigne 10 Corso Como dans un ancien garage sur cour très loin de la chiquissime Via Montenapoleone, c’était pour inventer, avant Colette à Paris, le premier concept store: «En femme de presse, Carla Sozzani a imaginé un espace où l’on se promène comme on feuillette un magazine, explique sa collaboratrice Stefania Arcari: ici la photo, là la mode, les livres, le coin déco, le bar-restaurant.» Vingt-cinq ans plus tard, la ville est littéralement venue à elle.

A 10 Corso Como, les légendes du style côtoient les créateurs émergents. Martina Grasselli, 33 ans, est l’une de ces étoiles montantes (sous le nom de marque de Coliac). Carla Sozzani a élu cette saison sa collection de chaussures bijoux, qui décolle en flèche aussi à l’international. Concept: des derbys de garçonne, mais pimentés de perles et de brillants, amovibles ou non, pour passer du jour à la nuit sans s’arrêter. Stylé, ingénieux, fonctionnel, très milanais, quoi. «Ça plaît aux femmes des villes, dit la styliste, qui comme moi travaillent et doivent aller vite.»

«Cotoletta» et «Wienerschnitzel»

Le XXe siècle, donc. Mais aussi l’empreinte de Marie-Thérèse. Milan a été également espagnole et française, mais c’est sa période autrichienne, au XVIIIe siècle, qui a eu le plus grand impact sur son caractère. Dans ses pasticcerie, ses salons de thé tout de bois sombre et de cristal, on est plus proche de l’Europe centrale que de Paris ou de Madrid. Et puis il y a la Scala, véritable enfant de l’amour entre la ville et l’impératrice.

Maddalena Novati, conseillère musicale au Museo del Novecento, raconte: «Les théâtres avaient brûlé. De grandes familles se sont regroupées en une sorte de coopérative pour financer les travaux d’un nouvel immeuble de prestige. En échange, elles bénéficiaient à vie d’un balcon, qu’elles utilisaient d’ailleurs comme un véritable salon mondain.» L’impératrice non seulement fit en sorte que le projet des palchettisti (de palchetto, «balcon») se réalise, mais en plus elle les exempta d’impôts à vie en guise d’encouragement. «Marie-Thérèse a compris Milan», dit Arduino Cantàfora. Et une soirée à la Scala reste une expérience unique. «Sortir de là les oreilles pleines de Verdi, se retrouver face à la statue de Leonardo, faire trois pas et voir le Duomo, c’est magnifique: cette ville a une épaisseur historique rare», l’avocat genevois et blogueur à L’Hebdo Charles Poncet parle en habitué. Il fait partie du cercle envié des abonnés à la Scala (lire son article en p. 43). Il faut dire qu’il a ses entrées: de mère milanaise, il a renoué, après un «break de quarante-cinq ans», avec une amoureuse du cru.

Comme Arduino Cantàfora, bien des Milanais s’accordent à penser que leur ville n’a jamais été mieux administrée que sous Marie-Thérèse d’Autriche. Ils sont moins unanimes à décider, du Wienerschnitzel ou de la cotoletta alla milanese, lequel a devancé l’autre. Giovanna Motta, experte en gastronomie historique, pencherait plutôt pour l’invention milanaise. «La chapelure, en tout cas, était très présente à la table des Sforza, car sa couleur rappelle l’or, tout comme celle du safran.» La signora Tullia, aux fourneaux de la formidable Trattoria Tagiura depuis 1962, imagine plutôt une invention autrichienne. «Ce qui est sûr, c’est que chez nous elle rôtit dans le beurre.» Et pour conserver son moelleux, elle passe dans la farine d’abord (avant l’œuf et la chapelure). La même recette qu’à Vienne, en somme. Sauf qu’à Milan l’escalope devient côtelette, avec os obligatoire.

Tourisme du troisième type

Milan est une belle femme dont les charmes se dérobent aux regards, disent ses habitants. Merci du cadeau, pensent les néophytes. C’est compter sans de talentueux passeurs comme Giuliano Gaia et son équipe de Leonardoamilano: maîtres du «tourisme de l’expérience», ludique, multisensoriel, innovant. Leur spécialité de départ, c’est Léonard de Vinci, mais elle s’est rapidement étendue à l’histoire de la ville en général.

Avec l’Esperienza Cenacolo (Holy Scene Experience en version anglaise), ils vous promènent dans les ruelles cachées de la Milan romaine, vous initient aux beautés de la basilique Sant’Ambrogio et, avant de vous emmener voir la Sainte Cène à Santa Maria delle Grazie, ils vous convient à un surprenant jeu de rôles où vous prenez la pose dans la peau de Jésus, Judas, saint Jean ou l’un des autres. Une manière amusante mais moins légère qu’il n’y paraît d’entrer dans la bouleversante fresque de Léonard de Vinci et dans les intentions de son auteur. Parmi les offres phares de Leonardoamilano, il y a aussi l’«apéritif Renaissance», avec présentation, minivisite guidée et dégustation de boissons et de mets d’époque, reconstitués par Giovanna Motta. C’est un mélange de propositions original, intelligent, fait avec goût et humour.

Giuliano Gaia, tout comme la cofondatrice de Leonardoamilano, Stefania Boiano, allient des compétences muséales et numériques. Ils ont passé par le Moma de San Francisco (lui) et la National Gallery de Londres (elle). «Nous nous inspirons de la didactique anglo-saxonne, explique le quadragénaire Giuliano, pour transmettre la culture de manière amusante et sensorielle.» Ça marche: lancé en 2007, Leonardoamilano attire de 5000 à 6000 visiteurs par an. Et s’attend à une belle affluence à l’occasion de l’Expo 2015.

Jardins et cours privées

L’Exposition elle-même déploie son site dans la localité périphérique de Rho, joignable en train depuis la Suisse sans passer par Milan: ceux qui veulent éviter la ville peuvent donc parfaitement le faire. Les CFF ont même prévu des trains spéciaux qui permettent de faire l’aller-retour dans la journée. Mais ce serait une erreur: «La partie la plus intéressante de l’Expo 2015 se passera hors expo!» prédit l’éditeur Mauritio Messina. Entendez: tout comme durant le Salon du meuble, Milan ouvrira ses jardins et ses cours privées et fourmillera de rendez-vous gastronomiques et culturels originaux. Tout comme le tourisme d’expérience, le tourisme événementiel a ici une longueur d’avance.

Génie de milan

«Je crois au genius loci, dit Arduino Cantàfora. Il y a des lieux porteurs d’une certaine tension créative. Milan est de ceux-là, c’est une ville d’inventions et de solutions. Mais elle a aussi puisé sa force dans un autre atout: celui qui avait une idée en ville trouvait, dans un rayon de 30 kilomètres, l’artisan ou l’industriel capable de matérialiser l’objet qu’il avait imaginé.»

Sans même s’en rendre compte, Arduino Cantàfora a parlé au passé. Que reste-t-il du génie de Milan? De ce mélange d’ingéniosité, de savoir-faire, d’épaisseur culturelle et de sérieux autrichien qui a fait d’elle la locomotive du made in Italy? Les scandales qui ont marqué, l’an dernier, le chantier de l’Expo ont porté un sacré coup à son image: la fière cité industrielle était donc, elle aussi, gangrenée par la corruption et l’infiltration mafieuse.

«Jusqu’ici, nous n’avons subi que l’apport négatif de l’Expo 2015, dit Mauro Ferraresi, professeur de sociologie de la consommation à Genève et à Milan et directeur du master Made in Italy à l’Université IULM de la capitale lombarde. Mais je prends le pari que la manifestation sera un succès et que, dans quelques mois, la ville en sera transformée.» L’intervention de Raffaele Cantone, le magistrat nommé pour faire le ménage dans la gestion du projet, semble porter ses fruits et le chantier rattrape son retard. L’optimisme est permis. Ils sont nombreux, ceux qui croient au futur de la ville qui aime le futur.

Mauritio Messina, par exemple: il y a deux ans, en réponse à la morosité qui plombe le monde de l’édition, il a pris la tête d’une nouvelle maison, Guerini Next, spécialisée dans le domaine de l’économie et du management. «Face à une phase entrepreneuriale difficile, nous misons sur le renouvellement des compétences.» Guerini Next a une approche marketing originale axée sur les micromarchés et réfléchit au livre du futur. Elle a par exemple édité un manuel de comptabilité mi-papier mi-plateforme on line qui fait un tabac auprès des étudiants de la prestigieuse Université Bocconi. «Je ne crois pas à une totale dématérialisation des supports, dit encore Mauritio Messina. Le livre de l’avenir est hybride.» La capitale italienne de l’édition n’a pas dit son dernier mot.

Pour l’avenir du made in Italy proprement dit aussi, l’optimisme n’est pas déplacé. «Après avoir abondamment délocalisé dans les années 90, les entreprises commencent à rentrer, observe encore Mauritio Messina. Produire en Chine ou ailleurs n’est plus si avantageux, et les dirigeants se rendent compte que, travaillés ici, leurs produits bénéficient d’une valeur ajoutée immatérielle irremplaçable.»

Made in Italy

Certes, «une certaine excellence technique s’est perdue», admet Mauro Ferraresi. Celle qui, dans le sillage de Leonardo, a fait de Milan une terre de formidables ingénieurs. Mais pour les secteurs de la mode, du design et de l’alimentation, l’horizon est raisonnablement dégagé. «Même au plus profond de la crise, en 2008, le made in Italy a tenu le coup grâce aux exportations.» Elles sont en hausse. Et aux toutes dernières nouvelles, la reprise pointe le bout du nez.

L’optimisme de Mauro Ferraresi est peut-être de façade. En tout cas, il fait mentir la réputation des Italiens comme champions de l’autodénigrement. Et il est contagieux: «Venez à Milan pendant l’Expo. Vous allez voir une ville ouverte jour et nuit, ce sera une véritable kermesse de la culture et de la street food. Entendu. Ne reste plus qu’à trouver une chambre d’hôtel.


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