Le Centre Pompidou fête ses 40 ans. La commémoration durera toute l’année, dans toute la France, grâce à une série d’expositions, spectacles, concerts et performances. Le programme officiel est accompagné d’une citation amphigourique d’Umberto Eco, tirée du Pendule de Foucault, son roman tout aussi fumeux: «Le Centre (Pompidou), machine émettrice-réceptrice globale.»
C’est simple, on dirait un aphorisme de Salvador Dalí. Ce qui tombe bien. Le peintre détient le record absolu du nombre de visiteurs pour une exposition du Centre Pompidou: 840 662 en 1979-1980. Et qui trouve-t-on à la deuxième place du classement? Toujours le maître surréaliste: 790 090 visiteurs pour l’exposition organisée en 2012-2013.
A tout prendre, j’aurais choisi une citation de Salvador Dalí pour accompagner la célébration. Comme sa réponse lorsqu’on lui demandait quelle était la clé de son succès: «Offrir du bon miel à la bonne mouche au bon moment et au bon endroit.» Mais ce serait désobligeant pour les innombrables visiteurs de ses expositions au Centre Pompidou.
Ou alors: «Il y a des jours où je pense que je vais mourir d’une overdose d’autosatisfaction.» J’aime bien aussi: «C’est l’occasion d’une véritable éjaculation mentale qui atteint alors sa plus grande et sublime hauteur spéculative.» Mais Salvador Dalí parlait ici de la gare de Perpignan, selon lui le centre du monde, pas du Centre Pompidou. Mais se serait-il trompé? Le centre du monde n’est-il pas situé du côté de l’esplanade Beaubourg, à Paris? Ou bien?
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