Le programme du FIFF 2014 est sombre, reflet de l’état du monde, tout en étant enthousiasmant du point de vue cinéphile.
Cinéma. Le 28e Festival international de films de Fribourg (FIFF) s’ouvrira le 29 mars sur une note sombre, manière de rappeler que le cinéma de genre peut être sérieux. En ouverture, la manifestation programme A Prayer for Rain, sur la meurtrière catastrophe de Bhopal, un accident industriel provoqué en 1984 par une usine américaine de pesticides. Ce long métrage indien fait partie d’une sélection de films catastrophe qui verra le FIFF explorer les ressorts narratifs et les implications politiques et sociales d’un genre connu pour refléter les angoisses de leurs pays d’origine.
Une semaine plus tard, le festival s’achèvera avec le polar aborigène Mystery Road, qui a fait grand bruit en Australie. Entre-deux, ce sont quelque 126 films en provenance de 46 pays qui auront été projetés. En marge de la compétition officielle, qui verra le Chinois Wang Bing revenir à Fribourg une année après y avoir remporté le Regard d’or pour Three Sisters, le FIFF s’intéresse aux cinémas iranien et malgache, à la crise économique ou encore à la Russie via une carte blanche à l’ancien hockeyeur Slava Bykov. Parmi les temps forts, une master class des Belges à la double Palme d’or Jean-Pierre et Luc Dardenne, des séances de minuit explosives ou encore une exposition inédite de la photographe américaine Vivian Maier, dont le travail n’a été découvert qu’après sa mort, en 2009. Et cet événement, aussi: la présence de Jerry Schatzberg, membre du jury international, qui profitera de l’occasion pour présenter L’épouvantail, Palme d’or 1973, un quart de siècle avant les Dardenne.