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Kevin Costner ou l’improbable retour

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Jeudi, 13 Mars, 2014 - 05:57

Naguère acteur adulé et réalisateur multiprimé, l’Américain tente un come-back. Ce n’est pas (encore) gagné.

Souvenez-vous, c’était en mars 1991, à Los Angeles. Alors que le Schwytzois Xavier Koller recevait l’oscar du meilleur film étranger pour Voyage vers l’espoir, Danse avec les loups triomphait avec sept statuettes. Acteur devenu cinéaste, Kevin Costner se voyait adoubé pour sa première réalisation: meilleur réalisateur et meilleur film, une nouvelle carrière s’offrait à lui. Primé deux ans plus tard pour Impitoyable, un autre western, Clint Eastwood aura quant à lui dû attendre sa seizième réalisation pour recevoir pareil honneur!

Ironie du sort, le réalisateur de Million Dollar Baby offre en 1993 à Costner, dans Un monde parfait, un de ses meilleurs rôles. Celui-ci est alors loin de se douter qu’il est en phase de ringardisation totale, que son statut de superstar est sur le point de s’écrouler. La faute à Waterworld (1995).

Producteur et coréalisateur officieux de ce film d’action post-apocalyptique, Costner tombe de haut. Alors qu’il pense révolutionner le cinéma de genre, Waterworld fait hurler de rire tant la critique que le public. Le budget était colossal, le bide est retentissant. Mais l’Américain ne démord pas et réalise en 1997, officiellement cette fois, un autre long métrage post-apocalyptique, Postman, comme s’il voulait prouver que, contrairement à d’autres, il n’allait jamais tenter de reproduire un succès et se lancer dans un Danse avec les loups 2. Rebelote, Postman perd beaucoup d’argent, et Costner se voit même gratifié des Razzies – récompenses dévolues aux navets – du pire film, pire réalisateur et pire acteur. C’en est fini pour lui. La fin du XXe siècle et la première décennie du second millénaire ressembleront à une longue traversée du désert, durant laquelle il enchaîne des films pour la plupart insignifiants.

Agent condamné. Mais voici que l’an dernier, on a pu l’apercevoir dans Man of Steel, reboot assommant mais rentable de la saga Superman, tandis qu’il est actuellement à l’affiche de The Ryan Initiative. Et voici qu’il s’apprête à retrouver le haut de l’affiche avec 3 Days to Kill, thriller signé McG. On se rappelle alors que d’autres stars devenues has been ont réussi d’improbables come-back, à l’instar de John Travolta, remis en selle par Pulp Fiction (1994), qui voyait Tarantino s’amuser avec son image de danseur disco.

De la même manière, McG et Luc Besson, scénariste et producteur de 3 Days to Kill, se sont souvenus que Costner avait incarné Eliot Ness pour Brian De Palma (Les incorruptibles, 1987) et Jim Garrison pour Oliver Stone (JFK, 1991), avant de lui offrir le rôle d’un agent de la CIA condamné par un cancer et qui va tenter de boucler une dernière mission tout en essayant, dans un Paris désincarné, de renouer avec sa fille et sa femme.

Travolta a pu compter sur Tarantino, Costner doit se contenter de McG et Besson… Ce n’est pas avec ce divertissement plan-plan, mi-thriller, mi-comédie romantique, qu’il va parvenir à redorer son blason, même si dans sa manière de jouer avec son aura passée, le film est souvent amusant – et que pour une fois, Besson a quelques bonnes idées, comme celle de faire squatter l’appartement du héros par une famille africaine. Mais pour avril est annoncé (aux Etats-Unis) Draft Day, d’Ivan Reitman, dans lequel Costner joue le manageur d’une franchise de foot américain. L’année 2014 semble donc bien être celle de tous les espoirs. L’acteur a quitté l’enfer pour le purgatoire… et ne semble pas vouloir y rester éternellement.


«3 Days to Kill». De McG. Avec Kevin Costner, Hailee Steinfeld et Connie Nielsen. Etats-Unis/France, 1 h 54. Sortie le 19 mars.

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Jullian Tornes, Monopole Pathé
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